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Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hui

ex-Association des Combattants de la Cause Anticoloniale

Henri ALLEG
Président honoraire de l'ACCA qu'il avait fondée avec d'autres amis
nous a quittés.

il reste présent dans nos cœurs et par ses nombreux écrits.henri_alleg

Dernier hommage Henri Alleg, cimetière du Père Lachaise le 29 juillet 21013 par Hassen Bouabdellah une vidéo de 15 minutes


Les mots d' Alban LICHTI au nom de l'A.C.C.A.

Grande est notre tristesse, Henri, notre camarade, notre frère est décédé.

Victime d’un AVC en juillet 2012 il était hospitalisé depuis. Nos premières visites en automne dernier nous avaient laissés espérer un rétablissement. Ce ne fut malheureusement pas le cas.

Le très large hommage qui lui est rendu aujourd’hui témoigne de l’étendue de son engagement, de son combat contre la torture, le colonialisme, la spoliation, l’exploitation des peuples.

Arrivée en Algérie à 18 ans, révolté pas la vision de la misère coloniale, il s’engage dans le combat pour y mettre fin. Militant communiste, directeur du journal progressiste Alger Républicain,il poursuivit dans la clandestinité son inlassable dénonciation de l’oppression coloniale.

Arrêté, torturé par des parachutistes de l’armée française, ceux là même qui assassinèrent son camarade Maurice Audin, et un grand nombre de patriotes algériens, il réussit à faire sortir de prison , un témoignage écrit très précieux : « LA QUESTION » Car il révélait au grand jour des méthodes utilisées massivement par la police et l’armée française. Sa publication (bien qu’interdite) eu une immense répercussion. Diffusée clandestinement à plus de 60.000 exemplaires« La question » (son livre) aujourd’hui traduite en 28 langues, a fait le tour du monde et reste une référence dans le combat contre la torture.

En France au début des années 80 à l’occasion d’une Assemblée Générale de victimes du combat anticolonialiste, une Association est créée pour défendre leurs droits. C’est tout naturellement qu’Henri Alleg en devint le Président et qu’il a eu la carte n° 1 de l’Association.

Mais bien vite, conscient que l’impérialisme reparti à la conquête du monde sous de nouvelles formes colonialistes, notre association qu’il préside devient : «  Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui. »

Internationaliste, militant infatigable, humaniste, anticolonialiste, il avait épousé la cause des peuples qui luttent pour leur indépendance. Président pendant 30 ans, puis président honoraire de l’ACCA, il en fut un moteur jusqu’à son accident de Juillet 2012. Henri ton expérience, ton engagement, ta disposition à régler les problèmes difficiles, ton optimisme pour l’avenir vont nous manquer, mais forts de ton exemple, de tes enseignements, nous allons poursuivre le combat et par la mémoire et tes multiples livres et écrits dans lesquels nous avons tant à apprendre ,tu restes à nos côtés.

Nous avons aussi une pensée pour gilberte ta femme qui jusqu’à la fin de sa vie a toujours lutté de toutes ses forces à tes côtés. Nous saluons aussi tes fils André et Jean, toute ta famille et tous les amis et camarades qui ne peuvent pas t’oublier.

Tu as écrit ton dernier éditorial dans notre journal de mars 2012 et je crois pour finir que le mieux est de te donner la parole :

CINQUANTE ANS APRES, LA GUERRE D’ALGERIE EST-ELLE TERMINEE ?

Cinquante ans ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Radios, télés, journaux magazines en ont fait très largement écho mais on attend toujours et sans doute faudra-il attendre longtemps encore une publication officielle signée par les dirigeants de notre pays qui tirent les conclusions de ce qu’à été une guerre si longue, si coûteuse et si cruelle à la fois pour l’Algérie et la France. En ce qui les concerne, un demi-siècle après la signature des accords d’Evian, le silence reste la règle. Et pourtant il y a tant de questions qui attendent des réponses !

Cinq à six cent mille Algériens, parmi lesquels un nombre considérable de femmes et d’enfants sont morts, pas seulement au combat mais massacrés de sang froid dans leurs villages, assassinés par des légionnaires, parachutistes, et autres forces « spécialisées » dans la répression mais aussi par de simples soldats du contingent, souvent mobilisés contre leur gré. Du côté français, près de 30.000 hommes sont tombés. A ces chiffres terribles, il faudrait ajouter le nombre impressionnant de blessés, souvent handicapés pour la vie, et celui incalculable, des victimes marquées psychologiquement et pour toujours par ce qu’elles ont vécu et ne peuvent oublier.

Et pourtant, il n’est que d’interroger nos compatriotes, femmes et hommes, jeunes et plus vieux, qu’ils aient vécu à l’époque de la guerre ou qu’ils aient été trop jeunes encore pour y avoir participé d’une façon ou d’une autre, pour se rendre compte de leur immense soif de connaître la vérité sur cette guerre, sur les raisons de son déclanchement, de sa durée, de sa cruauté, entraînant malversations de toutes sortes, utilisation habituelle de la torture lors des « interrogatoires », exécutions sommaires, viols, et d’une façon générale, dans tous les cas, crimes toujours conclus juridiquement par des « ordonnances de non-lieu » et, pire encore par l’attribution de décorations et de promotions aux assassins.

Cette soif de savoir la vérité touche en particulier les plus jeunes, ceux des écoles, des lycées, des universités qui ont avec raison, le sentiment que tant qu’elle continuera à être cachée, France et Algérie ne pourront pas réellement « tourner la page de la guerre », assurer la paix et la fraternité entre leurs peuples alors que leurs relations économiques, culturelles, politiques et humaines exigent, chaque jour d’avantage, un tel rapprochement."

C’est là évidemment un engagement qui restera au coeur de notre ACCA.

Cher Henri si on pense à ce que tu as été, au rôle que fut le tien, à l’exemple que tu représentes à tes conseils éclairés, tu vas beaucoup nous manquer !








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