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Quelques liens pour faire le point


- Les résolutions de l'assemblée générale de l'ACCA du 2 avril 2011.


8 octobre 2011
Manoeuvres impérialistes au YEMEN et en Libye.
Le peuple du Yémen continue à offrir généreusement des martyrs par centaines et des blessés par milliers pour se débarrasser de la dictature d’Ali Abdallah Saleh portée à bout de bras par les américains et leur serviteur local l’Arabie Saoudite. Le peuple libyen, lui, doit subir un Conseil National de Transition (CNT) installé par l’impérialisme américain et européen grâce à l’OTAN, leur bras armé. Au Yémen, l’impérialisme tente d’écraser la révolte populaire en maintenant, vaille que vaille, au pouvoir un despote haï par sa propre population. Ici non seulement on ne se précipite pas à l’ONU « pour assurer la protection des civils », mais on soigne et on arme Ali Abdallah Saleh pour anéantir les aspirations à la dignité et à la démocratie du peuple du Yémen. En Libye on impose militairement un CNT illégitime, réactionnaire et raciste(1). Au Yémen l’impérialisme cherche à dominer le détroit de Bāb al-Mandab qui commande l’entrée à la mer Rouge et surtout le Golfe d’Aden. En Libye la volonté de l’impérialisme, à l’instar d’un vampire, à pomper le pétrole... lire la suite

Documentaire sans paroles de Rolando Segura pour Telesur

Libye, 6 mois plus tard, nous savons désormais que :

1 - la résolution 1973 a été adoptée pour "protéger les civils", notamment à Benghazi (une ville située très, très, très loin de Gaza)
2 - il n’y a jamais eu "6000" morts "bombardés par Kadhafi",
3 - il n’y avait pas de "viagra distribué aux soldats" et que les mercenaires étaient en réalité en face,
4 - l’invasion était prévue depuis longtemps,
5 - le régime n’est pas "tombé en trois jours",
6 - les "rebelles" sont dirigés par d’anciens d’Al Qaeda et ne sont rien sans l’OTAN,
7 - "l’intervention humanitaire" de l’OTAN aurait fait 50.000 morts,
8 - des villes qui refusent d’être "libérées" - notamment à Sirte - par des islamistes sont bombardées,
9 - la duplicité de ceux qui nous gouvernent et de ceux qui prétendent nous informer n’a pas vraiment de limites,
10 - il n’y aura donc pas de résolution 1974 pour "protéger les civils" bombardés par l’OTAN, notamment à Sirte.
Billy Boxon in legransoir.info

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Conformément à la résolution 1973, ou du moins l’interprétation qu’ils en ont faites, l’OTAN ne devrait-il pas à présent bombarder… les positions du CNT ? En effet, c’est celui-ci qui est désormais le pouvoir et ce sont les autres, les « gueddafistes » qui sont à présent « les rebelles ». C’est donc le nouveau pouvoir, le CNT, qui aujourd’hui « bombarde son propre peuple", à Syrte et ailleurs, et qui tombe sous le coup de la résolution 1973 de l’ONU. lire la suite
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25 septembre 2011
Libye : mission accomplie & caricatures Georges Stanechy

4 septembre Djamel Labidi in "le Quotidien d'Oran"
Le piège


La déclaration du Collectif-Communiste-Polex
De l'Assemblée nationale à la télévision, le déshonneur français.
En juillet 2011, les députés français se sont déshonorés en approuvant massivement l'expédition coloniale de l'OTAN et de Sarkozy en Libye, droite et socialistes inclus… Seule une minorité, les députés communistes et quelques isolés comme le socialiste Emmanuelli et le nationaliste Dupont-Aignan ont eu le courage et la lucidité de voter contre. Depuis plusieurs mois, ... lire la suite

        et l'article de F. Arzalier "Réflexions sur la guerre impérialiste en Libye" qui ouvre quelques pistes.

quelques mots fin août 2011
A l'heure où tout le monde (ou presque) se réjouit de la chute de Kadhafi, de la fin d'un régime et même de dithyrambes qu'on n'attendait pas sur le site du npa (C'est une nouvelle vie qui s'ouvre pour le peuple libyen. La liberté, les droits démocratiques, l'utilisation des richesses dues aux ressources naturelles pour la satisfaction des besoins fondamentaux du peuple sont maintenant à l'ordre du jour), alors que rien n'est terminé.

25 août 2011
Une semaine avec les rebelles libyens.

Nous avons trouvé au moins une personne qui regrette et qui dit pourquoi ici :
    - Les mensonges de la guerre de l'occident contre la Libye
    après avoir donné au fil des mois passés d'autres arguments
    - Et si Machiavael pouvait inspirer l'occident en Libye ! 
    ou encore
    - Réponses de J.P. Pougala sur les mensonges de l'occident en Libye.
    on peut d'ailleurs trouver bien d'autres écrits intéressants pour des anticolonialistes sur le site de Jean-Paul Pougala.
   et même bien d'autres :
Lettre ouverte de 200 personnalités africaines
contre l’intervention de l’OTAN en Libye

Signalons également un article qui ne reprend qu'en partie la mode aux réjouissances de-la-chute-du-dictateur-abhoré et nous promet des lendemains qui déchantent ou enchantent selon le point de vue : "Bientôt le partage du nouveau gateau pétrolier".

N'oublions pas de mentionner une interview de Weslay Clarq (bien placé pour savoir) que l'on peut visionner sur le lien suivant
http://www.youtube.com/watch?v=92KgYAshGag&feature=player_embedded
et semble dire que la guerre de Libye comme celles qui vont suivre, était projettée depuis dix ans.
Une autre vidéo qui pointe une bonne raison non avouée à la guerre (parmi de nombreuses autres)  "le dinar-or de khadafi"     

- - - O - - -
En ce mois d'août 2011, plusieurs mois après la résolution de l'ONUet les premières frappes de l'Otan censées régler le problème en quelques jours, il est bon de se souvenir comment tout a commencé. Nous nous féliciterons que certaines positions aient évolué (Est-il interdit de dénoncer le fiasco ?), l'opinion publique est désormais majoritairement contre la poursuite de la guerre qui ne dit pas son nom,  même si le gouvernement  parvient encore à trouver des majorités à l'assemblée pour soutenir la poursuite de l'aventure. Le même jour, le diplo publiait Ratages en Lybie

Et dire que j'ai failli douter de cette histoire d'intervention humanitaire !

Un texte qui donne à réfléchir paru ce 31 juillet  :

Le Soleil Noir de l'Occident se lève sur la Libye

par Guillaume de Rouville

L'intervention occidentale de 2011 en Libye, illustre, jusqu'à la caricature, à la fois l'impérialisme humanitaire dont peuvent faire preuve les démocraties et l'aveuglement plus ou moins volontaire des grands médias démocratiques sur les arrières-pensées géostratégiques, pourtant faciles à déceler, des puissances occidentales. Au moment où nous rédigeons ces lignes les informations sont encore parcellaires et il faut bien se garder de porter un jugement définitif sur les événements qui s'y déroulent. Mais, on peut déjà, à grands traits, et sur la base d'éléments factuels rendus publics, présenter une version des faits radicalement différente de celle qui nous est servie par les protagonistes occidentaux et leurs relais médiatiques.

Tout commence en 2006 quand Kadhafi réprime dans le sang (14 morts parmi les manifestants) une révolte islamiste à Benghazi, avec la bénédiction des Occidentaux qui ont œuvré, depuis 2004, pour faire du dirigeant libyen un homme fréquentable. Quelques années plus tard, mi février 2011, a lieu, toujours à Benghazi, une manifestation des parents des prisonniers 'politiques' de la révolte de 2006 ...  lire la suite

    - sur cette page    - sur le site de l'Idiot du village   - sur Le Grandsoir.info

Un bon rappel :

Bon arabe/mauvais arabe, médiamensonges,     Libye                 Ce soir ou jamais - France3 21 mars par Michel Collon (son site) ou AgoraVox

Un texte important :

la voix discordante du député Roland Muzeau

Député Hauts-de-Seine  à l'Assemblée Nationale

Déclaration suivie d’un débat sur l’intervention des forces armées en Lybie

mardi 22 mars 2011 – 1ère séance

Monsieur le Président, Messieurs les ministres, Mes chers collègues,

Quand dans tant d’autres pays voisins, un débat a eu lieu sur l’opportunité d’entrer en guerre avec la Lybie, ici, dans notre belle démocratie, on ne donne que quelques minutes de temps de parole à la représentation nationale pour s’exprimer. Que penser d’une telle parodie de consultation démocratique alors que notre pays est déjà entré en guerre ?

Ce débat est néanmoins l’occasion pour nous d’exprimer à nouveau notre solidarité avec les peuples arabes en général, et avec le peuple libyen, en particulier, mus par un souffle de libération, aussi profond que légitime.

Cette solidarité avec le peuple libyen ne saurait pour autant annihiler tout esprit critique à l’endroit du comportement de notre propre pouvoir exécutif, dont les choix diplomatiques sont illisibles, contradictoires, et aboutissent in fine à altérer notre crédibilité internationale.

Un déclin que semble signifier l’ultime épisode de l’entrée en guerre de la France contre la Libye dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Au-delà de l’élan politico-médiatique de ces derniers jours, l’intervention militaire en Libye repose sur deux fictions.  .../... lire la suite sur cette page  ou sur le site de LGS.

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Liens en vrac !

- Ouf ça y est, c’est la guerre !

- Une voix différente : Libye : je me refuse à hurler avec les loups

- sur un site argentin

- ou nord-américain, Counterpunch  (traduction française)

- chacun voit midi pourquoi pas de Caracas Les évènements en Libye vus depuis la fenêtre de chez moi


sur le stand de l'acca fin mai





      

qui demandent leur libération. À cette occasion, des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre font une dizaine de morts. À partir de là tout s'enchaîne à merveille pour les Occidentaux, qui vont entrer en scène pour impulser le déroulement des événements en leur faveur, après avoir 'subi' les révoltes arabes de Tunisie et d'Égypte qui ont fait tomber leurs amis autocrates (1).

Très vite on nous présente devant les caméras quelques 'foules' clairsemées de rebelles qui, curieusement, ressemblent plus à des soldats et à des islamistes poussant à la guerre civile qu'à des étudiants pacifiques réclamant, comme on a pu le voir en Tunisie et en Égypte, la démocratie téléphones portables à la main. On fait illusion avec quelques centaines de personnes pour annoncer un soulèvement général qui n'a pas lieu. Le soulèvement est circonscrit à une ou deux villes (principalement Benghazi et Derna, toutes deux situées en Cyrénaïque) connues pour leur insoumission au pouvoir central et leur proximité avec les mouvements islamistes les plus extrémistes de la région (2). Al Jazeera, chaîne d'un émir du Qatar (précieux allié des États-Unis dans la péninsule arabique) qui avait pourtant couvert très largement les révoltes arabes en Tunisie et en Égypte, est incapable de nous montrer les foules en délires démocratiques à Benghazi ou ailleurs sur le territoire libyen. Au lieu de cela, on voit quelques rebelles de Benghazi maniant des armes lourdes ou conduisant des chars et l'ancien ministre du Protocole de Kadhafi, Nuri Mesmari, sur fond de Tour Eiffel, appelant à la révolution contre son ancien maître, au nom de droits de l'homme qu'il n'a jamais défendus : celui-ci s'est réfugié en France en novembre 2010, plusieurs mois avant que le vent de révolte ne porte le trouble dans les oligarchies arabes. La chaîne qatarie affirme que le 21 février des avions et des hélicoptères de Kadhafi auraient ouvert le feu contre des manifestants, sans, cependant, pouvoir fournir une seule image pour appuyer ses affirmations, en dépit de la présence sur place de ses journalistes. Pour prix de sa coopération avec les insurgés de Benghazi, Al Jazeera sera, quelques semaines plus tard, mandatée par les rebelles pour créer une nouvelle chaîne nationale libyenne.

On reconnaît (dès le 10 mars 2011 pour la France (3)) un Conseil National de Transition, formation politique hétéroclite qui se divise en deux parties inconciliables : d'un côté, les anciens cadres de Kadhafi ayant senti le vent tourner et plutôt de tendance laïque (dont le Ministre de la Justice du dictateur jusqu'au 21 février 2011, Mustafa Abdel Jalil, Ministre qui avait supervisé, avec le Ministre de l'Intérieur, la torture des infirmières Bulgares libérées grâce à l'intervention de Nicolas Sarkozy et qui a été désigné par Amnesty International comme un homme particulièrement infréquentable ; et Abdul Fatah Younis, ancien Ministre de l'Intérieur de Kadhafi et auparavant chef de la police politique) ; de l'autre, des fondamentalistes (4) qui réclament la Charia (dont l'un des principaux dirigeants du Conseil, al-Hasidi) et dont les mouvements ont fourni les plus importants contingents de djihadistes en Irak de la part d'un pays étranger (5). Ni les uns ni les autres n'ont un passé de militants des droits de l'homme, mais qu'importe, les démocraties savent transformer le djihadiste en démocrate, l'islamiste terroriste en musulman modéré ami de l'Occident s'il le faut. D'une certaine manière, les rebelles libyens ressemblent aux rebelles kosovars, mafieux avérés et terroristes reconnus, mais amis providentiels instrumentalisés par l'Occident pour appuyer leurs guerres. Les Occidentaux semblent, en outre, rejouer en Libye le pari afghan : on s'allie avec l'ennemi de demain pour combattre l'ennemi d'aujourd'hui (sauf que l'ennemi de demain - les islamistes - c'est déjà l'ennemi d'aujourd'hui, du moins si l'on en croit les raisons de notre présence en Afghanistan !). Que des membres éminents du Conseil National de Transition aient des liens avec les mouvances terroristes islamistes et peut-être, même, avec al-Qaïda, ne semble guère émouvoir nos experts en géostratégie et spécialistes de la guerre contre le terrorisme.

On passe un marché avec certains membres de la Ligue des États Arabes (6) pour donner l'impression que le monde arabe est derrière l'intervention occidentale : on oublie de mentionner que la Ligue des États Arabes est un club de dictateurs dont l'Arabie Saoudite est l'un des membres les plus influents et que cette dernière, en échange d'une acceptation de principe, a été mandatée pour aller écraser dans le sang, au même instant, une autre révolte populaire, au Bahreïn, celle-ci réelle et de grande ampleur, avec la bénédiction des Occidentaux, dans le silence médiatique le plus total. Il était inconcevable pour les États-Unis et l'Arabie Saoudite de laisser les dirigeants sunnites du Bahreïn céder aux revendications des foules chiites -70% de la population- vues comme les alliées potentielles des Iraniens. Rappelons également que le Bahreïn est le port d'attache de la 5ième flotte américaine. Les militants des droits de l'homme du Bahreïn ont été arrêtés, torturés et exécutés. Les dirigeants de l'opposition et les principaux représentants des manifestations vont bientôt être jugés et sans doute condamnés à mort. Le 19 mai 2011, le prince régnant du Bahreïn était chaleureusement accueilli par le premier Ministre Britannique au 10 Downing Street pour parler des affaires du monde, comme si de rien n'était. On prend également soin de ne pas mentionner que seulement 9 des 22 membres de la Ligue des États Arabes ont donné leur accord pour 'une zone d'exclusion aérienne' afin de protéger les populations civiles qui seraient la cibles des folies de son dirigeant (les autres membres étant absents lors du vote). Ils n'ont, par ailleurs, jamais donné leur accord pour une intervention au sol de l'OTAN (sans doute inévitable), ni pour armer la rébellion (une réalité dès le début du conflit (7)).

On sur-représente un soulèvement pour rendre nécessaire une intervention que l'on qualifie dans un premier temps d'humanitaire et que l'on prétend limitée à un pont aérien destiné à protéger les civils des bombardements du dictateur. On jure que ce seront les Nations unies qui interviendront et qu'il n'y aura pas de troupes au sol. On annonce et répète en boucle sur tous les médias que les bombardements de Kadhafi ont fait plus de 6000 morts en quelques jours (dont 3000 à Tripoli (8)). Le nombre de '6000' morts a été avancé dès le 2 mars 2011 par le tout nouveau porte-parole de la Ligue libyenne des droits de l'Homme, Ali Zeidan, à ce point proche de la rébellion qu'il est également le porte-parole du Conseil National de Transition ! Quelques jours plus tôt (le 28 février), pressentant sans doute qu'un 'génocide' serait en cours, on fait entrer en scène l'ONU, par l'intermédiaire de son Secrétaire Général, Ban Ki-moon, qui, à la sortie d'une visite du mémorial sur l'Holocauste à Washington, fait une déclaration dans laquelle il ose un parallèle entre les bombardements supposés du régime libyen sur son peuple et le génocide perpétré par les nazis (9). Il annoncera plus tard que le Conseil de Sécurité des Nations unies devra également poursuivre le tyran devant la Cour Pénale Internationale pour crimes contre l'humanité (ce qui sera chose faite avant la fin du mois de mai 2011, le Conseil de Sécurité ayant saisi le Procureur de la Cour - Luis Moreno-Ocampo - à cet effet, Procureur qui s'exécutera immédiatement).

Qu'importe que, quelques semaines plus tard, on apprenne que les bombardements contre les foules démocratiques n'ont pas eu lieu. Le spectre de Timisoara (les fameux faux charniers du dictateur roumain Ceauşescu) est de retour. Mais les médias dominants ne reprendront pas la nouvelle. On ne niera pas la répression sanglante, mais il convient d'en mesurer la portée : puisque Kadhafi était devenu l'ami des Occidentaux, c'est que nous avions pardonné son passé (à tort d'ailleurs). Ainsi, l'intervention de 2011 n'est pas basée sur ses crimes passés qui ont, en quelque sorte, été absous par les Occidentaux, mais sur la répression supposée de la rébellion de Benghazi et les '6000' victimes qui en ont résulté. Mais, on le sait, les chiffres ont été manipulés (10) et la répression peut, d'une certaine manière, être analysée comme une réponse à un défi militaire orchestré par des Occidentaux appuyant un clan non-démocratique dans le cadre d'une guerre civile provoquée. Face à deux mouvances non-démocratiques, toutes deux responsables de crimes de guerre (11), pourquoi les Occidentaux devraient-ils choisir l'un des deux camps ? Ne peuvent-ils pas se contenter d'appuyer des forces démocratiques crédibles sans vouloir en tirer un profit géopolitique pour eux-mêmes ? Les opinions publiques occidentales, sont, sans aucun doute, prêtes à aider les démocrates sincères des révoltes arabes, sans réclamer en échange autre chose qu'un peu de reconnaissance et le témoignage de l'amitié entre les peuples.

Des milliers de morts à Benghazi ou une centaine ? :

« Je suis arrivée fin février, ce n'était pas encore la guerre mais c'était le plus fort de la répression des manifestations. A Al-Baïda, une soixantaine de personnes sont mortes et à Benghazi, entre 100 et 110 personnes ont été tuées. C'est beaucoup, c'est grave mais ce ne sont pas les milliers de morts annoncés ».

Donatella Rovera, conseillère sur la réaction aux crises à Amnesty International, 16 juin 2011, Rue89 (12)

Enfin, au lieu de l'ONU on voit finalement l'OTAN intervenir. Derrière l'OTAN ce sont les États-Unis qui pilotent les opérations militaires depuis leur base de Stuttgart (en Allemagne), base chargée de leurs opérations militaires pour l'ensemble de l'Afrique (il s'agit, plus précisément, de l'Africom, ou centre de commandement unifié américain pour l'Afrique, que la Libye a effrontément refusé de rejoindre en 2007, à la différence de la quasi-totalité des pays africains). Mais, pour ne pas froisser une opinion publique américaine échaudées par l'Irak et l'Afghanistan, les États-Unis préfèrent laisser les premiers rôles médiatiques à leurs subalternes français et britanniques, qui voient là une occasion de bomber le torse à moindre frais. Et, en dépit des dénégations de ses dirigeants, l'intervention au sol commence dès le début des opérations aériennes de l'OTAN, des membres des forces spéciales françaises et britanniques aidant les insurgés à manier les armes lourdes dès le début de la rébellion (13).

Ainsi, on attise les tensions entre tribus et clans politiques (Kadhafi s'appuie sur les tribus de l'Ouest, du Centre et du Sud -les Fezzans-, qui s'opposent depuis longtemps aux Harabi et aux El-Obeidat identifiés à l'ex-classe dirigeante du temps de la monarchie) dans un pays étranger jusqu'à créer et nourrir une guerre civile au nom des droits de l'homme, comme l'avait fait autrefois la France au Biafra dans les années 1960. On arme une partie contre une autre en tenant soin de ne pas permettre à l'une d'entre elles d'écraser définitivement son adversaire. On démembre l'État, comme en Irak, avec l'intention, sans doute, de créer plusieurs entités indépendantes, mais pas assez fortes pour se dispenser de l'aide et de la protection des Occidentaux. On s'accapare, avec l'aval de l'ONU, une partie des fonds souverains libyens (14) (plus de 35 milliards de dollars pour les États-Unis, le même montant pour l'Europe - les fonds en question ne sont pas ceux de Kadhafi, mais ceux de la Banque Centrale Libyenne et de la compagnie nationale de pétrole) qu'on prétend destinés à la reconstruction d'un pays dont on est le principal destructeur. Il ne serait pas surprenant que nous utilisions ces fonds pour financer nos propres entreprises et pour acheter les alliances nécessaires à nos fins, comme l'ont fait les États-Unis en Irak en toute impunité.

On met également fin, de la sorte, à une tentative d'indépendance financière de l'Afrique dans laquelle la Libye jouait un rôle majeur. En effet, les investissements libyens (300 millions de dollars) ont permis la réalisation et la mise en orbite (en 2007) du premier satellite de télécommunications de la Regional African Satellite Communications Organization qui ouvre, enfin, aux pays africains, l'espoir de devenir moins dépendants des réseaux satellitaires occidentaux (et notamment du réseau satellitaire européen qui coûtait au continent africain plus de 500 millions de dollars par an). Également importants ont été les investissements de la Libye dans les organismes financiers et de développement créés par l'Union Africaine : la Banque africaine d'investissement, dont le siège est à Tripoli ; le Fonds monétaire africain (dont la Libye est le principal contributeur avec l'Algérie (15)) et qui était destiné à contourner les orientations néolibérales du FMI dès 2011 et, enfin, la Banque centrale africaine qui a pour ambition de créer une monnaie africaine pour l'ensemble du continent au grand dam, notamment, des défenseurs du Franc CFA. De leur côté, les États-Unis voyaient d'un mauvais œil le soutien apporté par le Guide libyen au projet de Dominique Strauss-Kahn, alors directeur du FMI, de faire des Droits de Tirage Spéciaux, émis par l'institution, une monnaie internationale pouvant, à terme, concurrencer le dollar, dans certaines régions du monde. Les fonds souverains libyens, détournés par les Occidentaux, ne viendront plus financer ces organismes de manière indépendante pour l'Afrique. C'est un coup dur porté au continent africain. L'Occident envoie un signal fort à ses amis tyrans qui auraient quelques velléités d'indépendance à son égard : 'tenez vos promesses envers nos oligarchies, ou dégagez'.

Mercenaires en Libye ? :

« Il y a eu une certaine hystérie de la part des médias autour de la question des mercenaires. Le Conseil national de la transition (CNT) a organisé des visites dans les prisons pour que les journalistes « voient » les mercenaires, mais il s'agissait surtout de pauvres jeunes gens terrorisés, pas forcément liés au conflit. Mais ils ont été filmés, photographiés, ils étaient reconnaissables. […] On n'a pas vu de mercenaires, sauf si cela s'est passé dans l'ouest où nous n'avons pas accès. Nous avons rentré des étrangers et des Libyens noirs qui ont été pris pour cible par les anti-Kadhafi. Le comportement des combattants de l'opposition à leur égard pose question. Ils ont commis des violations graves ».

Donatella Rovera, Amnesty International, 16 juin 2011, Rue89 (16)

Dès avril 2011, sous la houlette bienveillante des puissances occidentales, les insurgés de Benghazi, curieusement pressés, diligents et bien inspirés,ont créé une banque centrale (avec l'aide de la banque HSBC) et une nouvelle compagnie nationale du pétrole (la Libyan Oil Company), toutes deux indépendantes du pouvoir central de Tripoli. Ils ont annoncé leur intention de privatiser, à terme, la Libyan Oil Company. Les contrats pétroliers en faveur des Occidentaux ont été renégociés dans la foulée, dans des termes beaucoup plus avantageux pour ces derniers que du temps de la splendeur de leur ami Kadhafi. La gestion de la Libyan Oil Company a été confiée au Qatar. Dès le 29 mars 2011, les Occidentaux décident lors du sommet de Londres que les insurgés seront autorisés à exporter à leur profit le pétrole du pays (17). La guerre humanitaire est, décidément, une affaire bien lucrative pour certains milieux qui n'attendent pas l'issue de la guerre pour négocier leur part du butin.

Il ne faudra pas s'étonner de voir, à moyen terme, les États-Unis installer des relais puis des bases militaires sur le territoire libyen. Il ne faudra pas non plus jouer l'étonnement si une grande partie des industries libyennes est privatisée au profit de grands groupes occidentaux dans les mois qui viennent. L'opération 'Aube de l'Odyssée' (18) n'est que le début du long voyage de l'OTAN pour conquérir l'Afrique militairement, à défaut de savoir comment y investir pour l'avenir de ses populations. Face aux révoltes démocratiques inattendues des sociétés tunisienne et égyptienne qui n'ont pas reçu le soutien des dirigeants démocrates, ces derniers ont préféré prendre les devants en Libye pour reprendre la main sur l'échiquier géopolitique régional. Les Occidentaux sont en pleine guerre froide avec la Chine en Afrique et avec l'Iran chiite dans la péninsule arabique toute proche ; les Libyens semblent devoir en payer le prix sous l'œil passif des opinions publiques occidentales. Il n'y a là rien de nouveau pour qui observe froidement les actes de guerre des démocraties au-delà des apparences médiatiques. Dans cette reconquête du terrain perdu (19), les Occidentaux sont aidés par l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Émirats Arabes Unis, pays qui ont tous participé à la répression du soulèvement populaire au Bahreïn. La société américaine de mercenaires Xe Services (connue anciennement sous le nom de Blackwater) est en train de constituer aux Émirats Arabes Unis une force d'intervention destinée à mater les révoltes populaires qui pourraient survenir dans la région (20). L'Arabie Saoudite déverse des milliards de dollars pour s'assurer que l'Égypte maintienne son oligarchie en place et n'aille pas davantage vers la voie de la démocratie (21). Dans ce contexte, et Kadhafi n'ayant pas tenu ses promesses à l'égard de des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne en ce qui concerne les contrats pétroliers (22) et l'achat d'armements, il était temps de donner une leçon au nouvel ami peu fiable. Une fois Kadhafi hors-jeu, la France pourra, si l'Algérie a bien retenu la leçon libyenne, relancer l'Union pour la Méditerranée qui avait été snobée par le dictateur libyen.

S'il est difficile de ne pas se réjouir de la chute d'un dictateur, il est, de notre point de vue, criminel, de la part des pays occidentaux, de prendre prétexte de cette chute pour bombarder, conquérir, démembrer, dépouiller un pays sans y apporter la démocratie. Le dictateur tombe, l'oppression reste, avec, en général, plus de violence, moins de droits pour les femmes (23) et les enfants et une économie dépecée par la rapacité des nouveaux chefs locaux alliés des démocrates aux mains sales. Les charniers laissés derrière elles par les démocraties sont-ils plus tolérables et moins douloureux pour les victimes que ceux légués par les dictatures ? Le désastre irakien était pourtant là pour nous le rappeler : les belles déclarations occidentales sont pavées de mauvaises intentions ; aux promesses succèdent les crimes, aux crimes succèdent les tombes, aux tombes le silence des victimes. Les interventions occidentales semblent, dans nombre de cas, ajouter un surcroît de désespoir aux malheurs des peuples opprimés.

Les exemples tunisien et égyptien nous montrent que les peuples sont capables de faire tomber leurs tyrans avec moins de sang répandu ou de souffrances endurées que lorsque ce sont les Occidentaux qui s'en mêlent. Mais ces derniers ne peuvent pas imaginer un monde sans eux ; ils veulent se rendre indispensables à tout prix, même si pour cela ils doivent commettre l'irréparable. La démocratie devient un alibi pour les démocrates aux mains sales qui ne supportent pas que le monde leur échappe et que les aspirations démocratiques des pays arabes ne s'inspirent pas d'eux, ne s'appuient pas sur eux, ne se réclament pas d'eux.

Guillaume de Rouville

31 juillet 2011.

Sources :

(1) Voir : « The U.S. and Its Allies Will Do Anything to Prevent Democracy in the Arab World », interview de Noam Chomsky sur Democracy Now ! en date du 11 mai 2011 : [http://www.democracynow.org/2011/5/11/noam_chomsky_the_us_and_its]

(2) Benghazi a depuis toujours accueilli et protégé les mouvements islamiques les plus réactionnaires comme les wahhabites et les salafistes.

(3) Au 15 juillet 2011, la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Qatar, l'Italie, la Gambie, le Koweït et quelques vingt autres pays ont reconnu officiellement le Conseil national de transition.

(4) « Avec les djihadistes de Derna », de Sara Daniel, Le Nouvel Observateur, 14 avril 2011 : http://sara-daniel.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/04/14/avec-les-djihadistes-de-derna1.html

(5) « Libyan rebellion has radical Islamist fervor : Benghazi link to Islamic militancy : U.S. Military Document Reveals », par Daya Gamage, Asian Tribune, le 17 mars 2011 : http://www.asiantribune.com/news/2011/03/17/libyan-rebellion-has-radical-islamist-fervor-benghazi-link-islamic-militancyus-milit

(6) Voir : « The US-Saudi Libya deal » par Pepe Escobar, 2 avril 2011, Asia Times : « As Asia Times Online has reported, a full Arab League endorsement of a no-fly zone is a myth. Of the 22 full members, only 11 were present at the voting. Six of them were Gulf Cooperation Council (GCC) members, the US-supported club of Gulf kingdoms/sheikhdoms, of which Saudi Arabia is the top dog. Syria and Algeria were against it. Saudi Arabia only had to "seduce" three other members to get the vote » [ http://atimes.com/atimes/Middle_East/MD02Ak01.html ]

(7) La France aurait livré des armes aux insurgés de Benghazi dès le début du mois de mars d'après le Canard Enchaîné du 16 mars 2011. Voir également : (i) Le Canard Enchaîné du 25 mai 2011, « Trafic élyséen », page 3 : « C'est le général Benoît Puga, chef d'état-major particulier de Sarko, qui a supervisé les livraisons clandestines d'armes aux insurgés libyens », (ii) « La France a parachuté des armes aux rebelles libyens », de Philippe Gelie, Le Figaro, 28 juin 2011 ; http://www.lefigaro.fr/international/2011/06/28/01003-20110628ARTFIG00704-la-france-a-parachute-des-armes-aux-rebelles-libyens.php ; (iii) « Libye : des missiles livrés à dos d'âne », Luc Mathieu, Libération, 2 juillet 2011 ; http://www.liberation.fr/monde/01012346704-libye-des-missiles-livres-a-dos-d-ane

(8) Voir, pour la presse française, sur le chiffre de '6000' morts : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/en-libye-6000-morts-et-kadhafi-menace-encore_968125.html ; http://www.liberation.fr/monde/01012323154-libye-les-etats-unis-de-de-plus-en-plus-menacants ; http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/03/02/97001-20110302FILWWW00548-libye-nouveau-bilan-de-6000-morts.php

(9) « Il y a 70 ans, six millions de gens ont été assassinés à l'instigation d'un État. Ce musée commémore cette vérité choquante. Il nous appelle à nous souvenir et à agir. 'Jamais plus' », a dit le Secrétaire général dans une déclaration. « Une fois encore, nous sommes mis à l'épreuve. En Libye, un régime qui a perdu toute légitimité a déclaré la guerre contre son peuple. C'est à nous, la communauté des nations, de nous dresser contre ce crime » : http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp ?NewsID=24593&Cr=Libye&Cr1

(10) Voir : « Libye : Amnesty conteste le nombre de victimes et accuse les rebelles », de Céline Lussato, Le Nouvel Observateur, 17 juin 2011 : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110617.OBS5317/libye-amnesty-conteste-le-nombre-de-victimes-et-accuse-les-rebelles.html

(11) « Les deux camps accusés de crimes de guerre en Libye », AFP, dans Le Monde du 2 juin 2011.

(12) http://www.rue89.com/2011/06/16/libye-amnesty-accuse-les-rebelles-de-torture-et-dexactions-209588-0

(13) Voir : (i) Le Canard Enchaîné du 25 mai 2011 (« Commandos clandestins ») : 125 membres des Forces Spéciales françaises se trouveraient sur le terrain, ainsi que 500 membres des Forces Spéciales britanniques, (ii) Le Figaro du 23 mai 2011 : « Depuis le début du conflit, des forces spéciales françaises sont à l'œuvre en Libye. Équipées de visées laser, elles repèrent les cibles et guident les chasseurs de la coalition. », dans « La France engage des hélicoptères en Libye », par Isabelle Lasserre : http://www.lefigaro.fr/international/2011/05/22/01003-20110522ARTFIG00149-la-france-engage-des-helicopteres-en-libye.php ; (iii), « Libya : SAS veterans helping NATO identify Gaddafi targets in Misrata », par Richard Norton-Taylor et Chris Stephen, The Guardian, 31 mai 2011.

(14) Voir : « Comprendre la guerre en Libye », de Michel Collon, 7 avril 2011 ; http://www.michelcollon.info/Comprendre-la-guerre-en-Libye-1-3 ?lang=fr

(15) À eux deux ils représentent plus de 60% des fonds investis dans le Fonds monétaire africain.

(16) http://www.rue89.com/2011/06/16/libye-amnesty-accuse-les-rebelles-de-torture-et-dexactions-209588-0

(17) Voir : « West's Oil Firms, No Love Lost in Libya », de Guy Chazan, The Wall Street Journal, 15 avril 2011 ; http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703730104576260902489238740.html

(18) Nom officiel donné par les États-Unis à l'opération occidentale en Libye.

(19) Il s'agit d'une véritable contre-révolution menée par les Occidentaux avec leurs alliés arabes non-démocratiques.

(20) Voir : « Secret Desert Force Set Up by Blackwater's Founder », par MARK MAZZETTI et EMILY B. HAGER, The New York Times, 14 mai 2011 : [http://www.nytimes.com/2011/05/15/world/middleeast/15prince.html]. Également : « United Arab Emirates Confirms Hiring Blackwater Founder's Firm », mêmes auteurs, 15 mai 2001 dans The New York Times : http://www.nytimes.com/2011/05/16/world/middleeast/16prince.html

(21) Voir : « The cold hard cash counter-revolution », de Pepe Escobar, Asia Times, 10 juin 2011 ; http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MF10Ak04.html

(22) Voir : « Conflict in Libya : U.S. oil companies sit on sidelines as Gaddafi maintains hold », de Steven Mufson, The Washington Post, 11 juin 2011.

(23) Les Occidentaux font ou tentent de faire tomber des régimes laïques (Irak, Libye, Syrie) et appuient des mouvements d'opposition qui sont aux mains de fondamentalistes religieux.

Publié par L'Idiot Du Village


Suite de l'intervention de Roland Muzeau à l'assemblée

L’Elysée et ses portes paroles, repris avec une certaine cécité par la majorité des médias, prétendent qu’il y aurait une unité de la communauté internationale pour soutenir les bombardements en Libye. Au mieux il s’agit là d’une erreur d’analyse, au pire d’un mensonge, d’une manipulation.

Permettez-nous, en effet, de souligner les méfiances et les oppositions qui s’expriment autour de cette intervention militaire. Il suffirait de rappeler ici la position de certaines puissances mondiales comme l’Inde, la Chine et la Russie, qui refusent de soutenir l’offensive militaire.

Mais l’attitude d’autres pays est plus significative encore.

Il y a d’abord l’Allemagne, 1ère puissance européenne, qui s’est abstenue sur la résolution lors du vote du Conseil de Sécurité. Son vice-chancelier et ministre fédéral des affaires étrangère, résumait au Guardian sa position en ces termes : « Une solution militaire semble très simple mais elle ne l'est pas. C'est risqué et dangereux, les conséquences peuvent être imprévisibles (...) Nous admirons la révolution tunisienne mais nous voulons que ces mouvements soient renforcés et pas affaiblis (...) Examiner des alternatives à un engagement militaire, ce n'est pas ne rien faire.».

En cela, l’Allemagne rejoint le Brésil, 1ère puissance sud-américaine, qui s’inquiète, par la voix de son ambassadrice à l’ONU du risque d’exacerber les tensions sur le terrain au détriment des populations civiles que nous sommes engagés à protéger. Les Brésiliens insistent sur le caractère spontané des révolutions arabes et alertent sur le risque d’en changer le récit, ce qui aurait de sérieuses répercussions pour la Libye et le reste de la région.

Des pays de l’Amérique Latine ont fait savoir le 19 mars dernier « qu’ils rejetaient toute intervention militaire en Libye ». Le chancelier argentin Héctor Timerman a mis en cause le fait que ces attaques contre le territoire libyen menées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, n’aient pas fait l’objet d’un large débat au Conseil de Sécurité ou à l’Assemblée Générale des Nations Unies. Le président Uruguayen a, quant à lui, qualifié de "lamentable" l’attaque des forces des forces armées contre la Libye : « Le remède est pire que la maladie ; Sauver des vies à coup de bombes est un contresens inexplicable. C’est à en pleurer. »

Surtout, cette offensive militaire ne trouve pas grâce aux yeux des peuples de la région, qui rejettent la figure dictatoriale de Kadhafi, mais qui refusent également de cautionner toute nouvelle expression de l’impérialisme occidental. Le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a critiqué dimanche les bombardements occidentaux sur la Libye, estimant qu’ils s’écartent "de l’objectif d’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons c’est la protection des civils et pas le bombardement de d’avantage de civils".
D’ailleurs, en Tunisie, la presse prononce un verdict sévère contre les bombardements aérien, craignant qu’ils plongent le Maghreb et le Moyen-Orient dans l’instabilité, allant même jusqu’à redouter que cette action fasse de la région « une zone de tension et une base avancée pour les forces impérialistes  qui n’ont pas intérêt à voir la région vivre un sursaut social révolutionnaire, nationaliste et démocratique» et « souille la bataille du peuple libyen contre la junte corrompue ». La Turquie a également fait connaitre son opposition à l’option militaire.
L’Union Africaine a, quant à elle, réclamé la fin des opérations militaire contre le régime libyen en rappelant que la « communauté internationale » avait rejeté son offre d’envoyer une délégation de paix en Libye.
Dès lors, quel objectif vise cette fiction d’unanimité internationale ? Il s’agit de masquer la réalité politique et géopolitique de cette guerre qui n’est rien d’autre qu’une intervention occidentale menée par des ex-pays colonisateurs.
La seconde fiction sur laquelle repose cette offensive militaire, consiste à faire de la France et, de Nicolas Sarkozy en particulier, la force d’impulsion, de conception et de décision à l’origine de cette opération militaire. Or la réalité est cruelle pour l’orgueil national et le narcissisme de notre président. En effet, nos concitoyens doivent savoir que dans cette opération, notre pays n’est ici que le bras armé des Etats-Unis. Le Washington Post et le New-York Times résument parfaitement l’ordonnancement des évènements : ce sont les Etats-Unis, et eux seuls, qui ont décidé de se lancer dans l’opération diplomatique visant à faire adopter la résolution du Conseil de sécurité décidant de l’emploi de la Force en Libye. S’ils ont créé les conditions pour laisser croire que la France était le leadership dans cette affaire, c’est parce que cela arrangeait bien le Président Obama. Et contrairement au storytelling concocté par l’Elysée, ce sont bien les Américains qui commandent dans cette « Aube de l’Odysée », sous les ordres du général Américain Carter F. Ham. Aujourd’hui il est même question que les forces armées passent sous commandement de l’OTAN. On ne pourrait rêver mieux pour envenimer encore un peu plus la situation !
Une fois encore, n’en déplaise à la majorité de cet hémicycle : cette guerre contre la Libye, où la France apparait comme en étant l’instigatrice, s’inscrit dans la récente série noire d’incohérences de notre diplomatie française qui lui a fait perdre tout son crédit international.

D’abord, parce que personne n’a la mémoire courte même si certains peuvent être frappés d’amnésie passagère. Cette nouvelle guerre n’est-elle pas, officiellement du moins comme le prétend le Président Sarkozy, le moyen de se débarrasser d’un affreux dictateur sanguinaire ? Pourtant, n’est-ce pas le même président qui a signé différents partenariats avec Muhamar Kadhafi, en juillet 2007, dont un «partenariat industriel de défense», prometteur pour les sociétés d'armement françaises et pour les affaires de M. Dassault ? N’était-ce pas un ami que le président de la République et le Président de l’Assemblée recevaient, avec les plus grands égards en décembre 2007, quand pour notre part nous dénoncions avec la plus grande fermeté l’invitation du dictateur libyen ? N’est-ce pas deux membres du gouvernement actuel (M. Ollier et M. Guéant) qui furent les artisans de ce rapprochement ? N’est-ce pas l’actuel ambassadeur de France en Tunisie qui venait sur les plateaux de télévision défendre ce criminel en se vantant que celui-ci l’appelait « mon fils » ?

Et qui annonce que la France reconnait le gouvernement d’opposition Libyen ? Monsieur Bernard Henri Levy et le Conseil transitoire Libyen au moment même où notre ministre des affaires étrangères négociait une position commune avec nos partenaires européens ! Comment peut-on espérer que l’on prenne au sérieux notre politique étrangère ! On peut dès lors se demander si cette reconnaissance a été envisagée comme il se devait ! En effet, la seule chose que nous savons avec certitude de ce Conseil transitoire libyen c’est que son président est un ancien ministre de la Justice de Kadhafi, que son chef d’Etat major est un ancien ministre de l’Intérieur et que d’autres préfèrent conserver l’anonymat. N’était-il pas nécessaire là encore que notre pays prenne plus de précaution ou, en tout cas, qu’il ne décide pas à la place du peuple Libyen qui est en capacité de le représenter ?

Notre politique étrangère met aussi, et surtout, en évidence une politique de deux poids deux mesures en matière de droit d’ingérence.

La politique étrangère française a fait valoir le principe de non-ingérence pour justifier son silence assourdissant et son immobilisme lors du soulèvement du peuple tunisien. Une non-ingérence d’autant plus justifiée qu’il s’agissait d’une ancienne colonie Française. Mais le Gouvernement Français n’hésitait pas, dans le même temps, à proposer au dictateur Ben Ali le savoir-faire de nos forces de sécurité et à réclamer la démission de Gbagbo s’immisçant ainsi directement dans le processus électoral ivoirien.

Incohérence toujours et encore de notre politique étrangère quand nous voulons être les premiers à lancer des tapis de bombes sur un pays qui ne nous a pas déclaré la guerre et quand notre diplomatie est totalement muette face à la violente répression du mouvement populaire au Bahreïn par le régime du roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa ? Ou encore face au massacre de la population civile par le régime du Président Saleh au Yémen ? Pourquoi ne réagissons-nous pas avec humanité et discernement quand l’Arabie Saoudite ou les Emirats arabes unis, pétromonarchies amies, aident le Bahreïn à écraser la révolte citoyenne ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’interdiction de l’espace aérien pour protéger Gaza de l’aviation israélienne ?

Vous l’aurez compris, Messieurs les ministres, mes chers collègues, notre voix ne s’associera pas à la vôtre pour soutenir, dans un unanimisme béat, l’intervention militaire en Libye.

Nous sommes intransigeants sur la condamnation du régime Libyen qui réprime son peuple, et nous jugeons à cet égard légitimes les sanctions votées par l’ONU contre le régime. Contrairement à vous, nous n’avons pas changé d’avis sur l’opinion que l’on peut se faire d’un dictateur sanguinaire comme Kadhafi et, demain non plus nous ne changerons pas d’avis quand bien même la majorité nous promettrait la main sur le cœur que l’homme serait redevenu fréquentable, parce qu’il pourrait sauver notre pays en crise. Nous ne sacrifierons jamais les peuples au nom du pragmatisme !

En revanche, le discernement nous conduit à condamner les frappes militaires sur la Libye à laquelle la France participe, soutenue par la majorité des forces politiques françaises, avec un entrain qui frise l’indécence.

Nous restons convaincus, avec l’écrivain Algérien Boualem Sansal, que « La guerre entre le bien et le mal n’a jamais profité qu’au mal ». Et pour nous, la décision de bombarder la Libye soulève la question incontournable des risques d’engrenage et de confrontation militaire élargie, avec toutes les conséquences désastreuses que l’on connait pour les populations civiles. La tragédie qu’a connue et que connait aujourd’hui le peuple irakien est encore trop présent en nos mémoires, pour ne pas nous conduire à la plus grande prudence quand le choix de la guerre est préféré aux initiatives qui privilégient des sorties de crise sans intervention militaire. Nous espérons, de toutes nos forces, que cette guerre ne conduira pas le peuple Libyen à regretter, dans quelques mois, le régime de Kadhafi, comme ce fut le cas pour les Irakiens.

La résolution 1973 prévoit le gel des avoirs libyens, l’interdiction de voyager de ses dirigeants, un embargo sur les armes, un appel à un cessez le feu, des poursuites devant la Cour Pénale internationale et une zone aérienne d’exclusion. Autant de mesures légitimes pour étouffer le régime Libyen et protéger les populations civiles. Mais, elle ne s’en tient pas là puisqu’elle autorise, dans son paragraphe 4, « les Etats membres à prendre toutes mesures nécessaires » pour assurer la zone d’exclusion aérienne. Un membre de phrase qui justifie, pour la coalition, les bombardements aériens aujourd’hui. Et demain, une offensive terrestre dont les conséquences seraient catastrophiques ? La Russie et la Ligue arabe ont d’ores et déjà dénoncé cette lecture de la résolution, et estimé que la coalition excédait le mandat de l’ONU de faire respecter une zone d’exclusion aérienne.

Faire respecter une zone d’exclusion aérienne n’impose pas d’avoir recours à des bombardements qui, immanquablement, feront des victimes civiles. Plus personne ne peut croire au mythe des frappes chirurgicales et à celui de la guerre propre ! La France a mis le doigt dans l’engrenage, elle devra porter la responsabilité d’un échec, tant devant le peuple Libyen que devant le peuple français, si l’option choisie nous conduit à un enlisement.

La légèreté dénoncée par les Nations étrangères, au premier rang desquelles, l’Allemagne, l’Inde, la Russie ou le Brésil, nous conduit à nous interroger sur les objectifs réels poursuivis, tant des questions essentielles restent aujourd’hui sans réponse : quelles sont les capacités de frappes de Kadhafi ? Est-il envisagé à un moment d’en passer par une action juridique ou politique pour sortir de la crise ? La réalité anthropologique de la Lybie a-t-elle prise en compte avec les tous les risques d’affrontements tribaux ? Les leçons du fiasco somalien ont-elles été tirées ? Le pire a-t-il été envisagé ? Quel est le plan dans l’hypothèse probable d’un enlisement, d’une partition du pays et d’une division de la communauté internationale encore plus marquée qu’elle ne l’est aujourd’hui ?

Trop d’incertitudes pèsent sur cette intervention militaire et ses conséquences. Le risque d’une escalade est trop grand. Et s’il y a un prix à payer dans l’avenir, il faut souhaiter que ce ne soit pas le peuple libyen qui paie. Il paye déjà trop cher le maintien d’une dictature dont il ne veut plus.

Du reste, nous ne cautionnerons pas la moindre intervention qui ne viserait, comme de plus en plus de voix l’affirment au-delà de nos frontières, qu’à faire main basse sur le pétrole Libyen en instrumentalisant son peuple, en en passant par la scission du pays.

Les députés communistes et républicains font aujourd’hui preuve d’un grand courage politique en refusant de mêler leur voix à l’unanimisme béat et aveugle qui rassemble autour du Président Sarkozy et l’entrée en guerre de la France. Car, comme le dit fort justement Rony Brauman, jamais des bombardements n’ont permis d’installer la démocratie ou de pacifier un pays !

_._._._._._._._._._._._._
Qui sont les opposants libyens ?
Gustavo Cangiano
repris du site
http://www.izquierdanacional.org/ et traduit pour LGS
C’est très important que Kadafi continue de résister au coup pro-impérialiste qui essaie de le renverser, puisque avec le cours du temps sortent à la lumière des données concrètes qui démentent les fausses informations des agences internationales de nouvelles.
Une question clef que peux ont posée : qui est-ce qui dirige l’opposition à Kadafi ? Eh bien, il semble qu’il y a deux groupes principaux, hégémoniques. Ils sont :
a) Le soi-disant Front National pour le Salut de la Libye. En fait il s’agit d’une organisation de droite financée par la CIA, qui reçoit des armes, par voie de contrebande, depuis des années, depuis l’Égypte de Mubarak.

b) La soi-disant Conférence Nationale de l’Opposition Libyenne, dans laquelle opère Muhamad Sanussim, qui est un prétendant au ’’trône’’. Cette coalition de forces réactionnaires a pour drapeau l’insigne tricolore qui identifie la monarchie renversée en 1969 par les militaires anti-impérialistes et démocratiques dirigés par Kadafi.

Ces organisations sollicitent ouvertement l’intervention nord-américaine et de l’OTAN.

Avec la mise en marche du soi-disant Tribunal Pénal International, les impérialistes instruisent leurs petits avocats "défenseurs des droits humains" pour qu’ils commencent à monter un autre show médiatique contre un "dictateur génocidaire". Le discours idéologique des prétendus défenseurs des ’’droits humains’’, montre, encore une fois, la fonction politique réactionnaire qu’il accomplit dans l’actuelle étape de domination impérialiste.

Y a-t-il dans au sein de la coalition d’opposition des secteurs qui ne sont pas ouvertement réactionnaires et pro-impérialistes ? Évidemment, on ne peut pas écarter qu’ils existent. En fait, absolument toutes les causes réactionnaires et pro-impérialistes disposent d’une sorte "d’aile gauche" qui essaie de conférer inutilement un caractère plus ou moins populaire à ce qui constitue une opération de signe anti-populaire indéniable.

Les argentins nous le savons bien : en 1930, en 1955 et en 1976 l’oligarchie et l’impérialisme ont disposé de l’appui de vastes secteurs de classe moyenne et des partis socialistes et communistes*. Mais ce qui est décisif c’est de savoir qui dirige une coalition politico - sociale. C’est ce qui permet de prédire dans quelle direction elle avancera. Ainsi, par exemple, en 1976 en Argentine, Videla (militaire d’extrême droite) voulait renverser le gouvernement péroniste pour en finir avec la "subversion marxiste", et Santucho et le PRT-ERP (mouvements de gauche ’’trotskystes’’) voulaient le renverser aussi pour ouvrir le chemin à la ’’révolution socialiste’’. Il faudrait dire, alors, comme le disent les imbéciles du Parti Ouvrier ou des PTS** au sujet de la coalition opposée à Kadafi, que le coup de 1976 devait être appuyé d’abord, et tout de suite après il fallait essayer de le diriger dans "une bonne direction". Évidemment, seulement un imbécile ou un agent payé par l’impérialisme pourrait dire une telle chose.

En Libye nous n’assistons pas à un affrontement entre un "dictateur sanguinaire" et un "peuple rebelle assoiffé de liberté", comme le disent la télévision, les quotidiens et le vocifération ultra gauchiste de l’Université de Buenos Aires.

Nous assistons à une tentative effrontée de la part de l’impérialisme de renverser un gouvernement qui incarne, indépendamment de ses forces et faiblesses actuelles, la résistance d’un pays opprimé à ses oppresseurs. C’est l’aspect décisif de la question. Tout le reste est secondaire. C’est pourquoi, exiger que parte Kadafi signifie simplement appuyer l’impérialisme. Parce-que : qui sinon l’impérialisme va prendre le contrôle de la Libye si aujourd’hui Kadafi part ?
Gustavo Cnagiano
*En référence à des coups d’état contre des gouvernements nationalistes et populaires.
**Partis de gauche argentins opposés à Isabel Perón et ayant appuyé le coup d’état de 1976

suite déclaration de polex du 23/8
les bombardements intensifs des installations libyennes par les avions de l'OTAN, ont réduit à néant les capacités de défense de la petite armée de ce pays africain.
Malgré cela, les rebelles soutenus par les Occidentaux n'ont pu que faire la preuve de leur incapacité à conquérir le territoire national, malgré leurs rodomontades parsemées de slogans intégristes. Devant cette impasse, et bien que se poursuivent des négociations entre protagonistes sous l'égide de l'Union africaine, Sarkozy a décidé la fuite en avant, par une action guerrière sans équivalent par son ampleur depuis les bombardements des villes vietnamiennes par les USA, il y a plus d'une génération. Couronnement d'une guerre engagée sous le seul prétexte hypocrite de protéger les civils libyens contre les exactions de leur gouvernement, les bombardiers français ont écrasé plusieurs quartiers de Tripoli, tuant un millier au moins de leurs habitants, civils et militaires. Les rebelles ont alors pu progresser dans les zones urbaines bombardées, sans combattre, malgré la résistance isolée de quelques survivants. A cette heure, l'ordre sarkozien règne dans les faubourgs de Tripoli, l'ordre de l'OTAN, des financiers occidentaux et de leurs serviteurs locaux. La joie des préposés français au formatage de l'opinion par le biais de la télévision, glorifiant une conquête en évitant de montrer les maisons éventrées et les cadavres, est indécente et méprisable.
Assez de sang en Libye ! Assez de terrorisme guerrier !
Retrait des forces de l'OTAN et de la France de la zone !
Il est plus que temps de faire enfin place à la négociation !
Le 23 août 2011



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    Je renvoie pour information aux ouvrages du regretté François-Xavier Verschaeve, dénonciateur inlassable de la "Françafrique".
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Jean Suret-Canale in Agir (mars 2006).

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