
Quelques liens pour faire le point
- Les résolutions de l'assemblée générale de l'ACCA du 2 avril 2011.
8 octobre 2011
Manoeuvres impérialistes au YEMEN et en Libye.
Le peuple du Yémen continue à offrir généreusement des martyrs par
centaines et des blessés par milliers pour se débarrasser de la
dictature d’Ali Abdallah Saleh portée à bout de bras par les américains
et leur serviteur local l’Arabie Saoudite. Le peuple libyen, lui, doit
subir un Conseil National de Transition (CNT) installé par
l’impérialisme américain et européen grâce à l’OTAN, leur bras armé. Au
Yémen, l’impérialisme tente d’écraser la révolte populaire en
maintenant, vaille que vaille, au pouvoir un despote haï par sa propre
population. Ici non seulement on ne se précipite pas à l’ONU « pour
assurer la protection des civils », mais on soigne et on arme Ali
Abdallah Saleh pour anéantir les aspirations à la dignité et à la
démocratie du peuple du Yémen. En Libye on impose militairement un CNT
illégitime, réactionnaire et raciste(1). Au Yémen l’impérialisme cherche
à dominer le détroit de Bāb al-Mandab qui commande l’entrée à la mer
Rouge et surtout le Golfe d’Aden. En Libye la volonté de l’impérialisme,
à l’instar d’un vampire, à pomper le pétrole...
lire la suite
Libye, 6 mois plus tard, nous savons désormais que :
1 - la résolution 1973 a été adoptée pour "protéger les civils",
notamment à Benghazi (une ville située très, très, très loin de Gaza)
2 - il n’y a jamais eu "6000" morts "bombardés par Kadhafi",
3 - il n’y avait pas de "viagra distribué aux soldats" et que les mercenaires étaient en réalité en face,
4 - l’invasion était prévue depuis longtemps,
5 - le régime n’est pas "tombé en trois jours",
6 - les "rebelles" sont dirigés par d’anciens d’Al Qaeda et ne sont rien sans l’OTAN,
7 - "l’intervention humanitaire" de l’OTAN aurait fait 50.000 morts,
8 - des villes qui refusent d’être "libérées" - notamment à Sirte - par des islamistes sont bombardées,
9 - la duplicité de ceux qui nous gouvernent et de ceux qui prétendent nous informer n’a pas vraiment de limites,
10 - il n’y aura donc pas de résolution 1974 pour "protéger les civils" bombardés par l’OTAN, notamment à Sirte.
Billy Boxon in legransoir.info
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Conformément à la résolution 1973, ou du moins l’interprétation qu’ils
en ont faites, l’OTAN ne devrait-il pas à présent bombarder… les
positions du CNT ? En effet, c’est celui-ci qui est désormais le pouvoir
et ce sont les autres, les « gueddafistes » qui sont à présent « les
rebelles ». C’est donc le nouveau pouvoir, le CNT, qui aujourd’hui
« bombarde son propre peuple", à Syrte et ailleurs, et qui tombe sous le
coup de la résolution 1973 de l’ONU.
lire la suite
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25 septembre 2011
Libye : mission accomplie & caricatures Georges Stanechy
4 septembre Djamel Labidi in "le Quotidien d'Oran"
Le piège
La déclaration du Collectif-Communiste-Polex
De l'Assemblée nationale à la télévision, le déshonneur français.
En juillet 2011, les députés français se sont déshonorés en approuvant
massivement l'expédition coloniale de l'OTAN et de Sarkozy en Libye,
droite et socialistes inclus… Seule une minorité, les députés
communistes et quelques isolés comme le socialiste Emmanuelli et le
nationaliste Dupont-Aignan ont eu le courage et la lucidité de voter
contre. Depuis plusieurs mois, ...
lire la suite
et l'article de F. Arzalier "
Réflexions sur la guerre impérialiste en Libye" qui ouvre quelques pistes.
quelques mots fin août 2011
A
l'heure où tout le monde (ou presque) se réjouit de la chute de
Kadhafi, de la fin d'un régime et même de dithyrambes qu'on n'attendait
pas sur le
site du npa (
C'est une nouvelle vie qui s'ouvre pour le peuple libyen. La
liberté, les droits démocratiques, l'utilisation des richesses
dues aux ressources naturelles pour la satisfaction des besoins
fondamentaux du peuple sont maintenant à l'ordre du jour), alors que rien n'est terminé.
25 août 2011
Une semaine avec les rebelles libyens.
Nous avons trouvé au moins une personne qui regrette et qui dit pourquoi ici :
-
Les mensonges de la guerre de l'occident contre la Libye après avoir donné au fil des mois passés d'autres arguments
-
Et si Machiavael pouvait inspirer l'occident en Libye !
ou encore
-
Réponses de J.P. Pougala sur les mensonges de l'occident en Libye.
on peut d'ailleurs trouver bien d'autres écrits intéressants pour des anticolonialistes sur le site de
Jean-Paul Pougala.
et même bien d'autres :
Signalons également un article qui ne reprend qu'en partie la mode aux
réjouissances de-la-chute-du-dictateur-abhoré et nous promet des
lendemains qui déchantent ou enchantent selon le point de vue :
"Bientôt le partage du nouveau gateau pétrolier".
N'oublions pas de mentionner une interview de Weslay Clarq (bien placé pour savoir) que l'on peut visionner sur le lien suivant
http://www.youtube.com/watch?v=92KgYAshGag&feature=player_embedded
et semble dire que la guerre de Libye comme celles qui vont suivre, était projettée depuis dix ans.
Une autre vidéo qui pointe une bonne raison non avouée à la guerre (parmi de nombreuses autres)
"le dinar-or de khadafi"
- - - O - - -
En ce mois d'août 2011, plusieurs mois après la résolution de l'ONUet
les premières frappes de l'Otan
censées régler le problème en quelques
jours, il est bon de se souvenir comment tout a commencé. Nous nous
féliciterons que certaines positions aient évolué (
Est-il interdit de
dénoncer le fiasco ?),
l'opinion publique est désormais majoritairement contre la poursuite de
la guerre qui ne dit pas son nom, même si le gouvernement
parvient encore à trouver des majorités à l'assemblée pour soutenir la
poursuite de l'aventure. Le même jour, le diplo publiait
Ratages en Lybie.
Un texte qui donne à réfléchir paru ce 31 juillet :
Le Soleil Noir de l'Occident se lève sur la Libye
par Guillaume de Rouville
L'intervention occidentale de 2011 en Libye, illustre, jusqu'à la caricature, à la fois l'impérialisme humanitaire dont peuvent faire preuve les démocraties et l'aveuglement plus ou moins volontaire des grands médias démocratiques
sur les arrières-pensées géostratégiques, pourtant faciles à déceler,
des puissances occidentales. Au moment où nous rédigeons ces lignes les
informations sont encore parcellaires et il faut bien se garder de
porter un jugement définitif sur les événements qui s'y déroulent. Mais,
on peut déjà, à grands traits, et sur la base d'éléments factuels
rendus publics, présenter une version des faits radicalement différente
de celle qui nous est servie par les protagonistes occidentaux et leurs
relais médiatiques.
Tout commence en 2006 quand Kadhafi
réprime dans le sang (14 morts parmi les manifestants) une révolte
islamiste à Benghazi, avec la bénédiction des Occidentaux qui ont œuvré,
depuis 2004, pour faire du dirigeant libyen un homme fréquentable.
Quelques années plus tard, mi février 2011, a lieu, toujours à Benghazi,
une manifestation des parents des prisonniers 'politiques' de la
révolte de 2006 ... lire la suite
- sur cette page - sur le site de l'Idiot du village - sur Le Grandsoir.info
Un bon rappel :
Un texte important :
la voix discordante du député Roland Muzeau
Député
Hauts-de-Seine à l'Assemblée Nationale
Déclaration
suivie d’un débat sur l’intervention des forces armées en Lybie
mardi
22 mars 2011 – 1ère
séance
Monsieur le
Président, Messieurs les ministres, Mes chers collègues,
Quand dans tant
d’autres pays voisins, un débat a eu lieu sur l’opportunité
d’entrer en guerre avec la Lybie, ici, dans notre belle démocratie,
on ne donne que quelques minutes de temps de parole à la
représentation nationale pour s’exprimer. Que penser d’une telle
parodie de consultation démocratique alors que notre pays est déjà
entré en guerre ?
Ce débat est
néanmoins l’occasion pour nous d’exprimer à nouveau notre
solidarité avec les peuples arabes en général, et avec le peuple
libyen, en particulier, mus par un souffle de libération, aussi
profond que légitime.
Cette solidarité
avec le peuple libyen ne saurait pour autant annihiler tout esprit
critique à l’endroit du comportement de notre propre pouvoir
exécutif, dont les choix diplomatiques sont illisibles,
contradictoires, et aboutissent in fine à altérer notre crédibilité
internationale.
Un déclin que
semble signifier l’ultime épisode de l’entrée en guerre de la
France contre la Libye dans le cadre de la résolution 1973 du
Conseil de sécurité de l’ONU.
Au-delà de l’élan
politico-médiatique de ces derniers jours, l’intervention
militaire en Libye repose sur deux fictions. .../... lire la suite sur cette page ou sur le site de LGS.
__________________________________________________________
Liens en vrac !
- Ouf ça y est, c’est la guerre !
- Une voix différente : Libye : je me refuse à hurler avec les loups
- sur un site argentin
- ou nord-américain, Counterpunch (traduction française)
- chacun voit midi pourquoi pas de Caracas Les évènements en Libye vus depuis la fenêtre de chez moi

qui demandent leur libération. À cette occasion, des
échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre font une dizaine
de morts. À partir de là tout s'enchaîne à merveille pour les
Occidentaux, qui vont entrer en scène pour impulser le déroulement des
événements en leur faveur, après avoir 'subi' les révoltes arabes de
Tunisie et d'Égypte qui ont fait tomber leurs amis autocrates (1).
Très vite on nous présente devant les
caméras quelques 'foules' clairsemées de rebelles qui, curieusement,
ressemblent plus à des soldats et à des islamistes poussant à la guerre
civile qu'à des étudiants pacifiques réclamant, comme on a pu le voir en
Tunisie et en Égypte, la démocratie téléphones portables à la main. On
fait illusion avec quelques centaines de personnes pour annoncer un
soulèvement général qui n'a pas lieu. Le soulèvement est circonscrit à
une ou deux villes (principalement Benghazi et Derna, toutes deux
situées en Cyrénaïque) connues pour leur insoumission au pouvoir central
et leur proximité avec les mouvements islamistes les plus extrémistes
de la région (2). Al Jazeera, chaîne d'un émir du Qatar (précieux
allié des États-Unis dans la péninsule arabique) qui avait pourtant
couvert très largement les révoltes arabes en Tunisie et en Égypte, est
incapable de nous montrer les foules en délires démocratiques à Benghazi
ou ailleurs sur le territoire libyen. Au lieu de cela, on voit quelques
rebelles de Benghazi maniant des armes lourdes ou conduisant des chars
et l'ancien ministre du Protocole de Kadhafi, Nuri Mesmari, sur fond de
Tour Eiffel, appelant à la révolution contre son ancien maître, au nom
de droits de l'homme qu'il n'a jamais défendus : celui-ci s'est réfugié
en France en novembre 2010, plusieurs mois avant que le vent de révolte
ne porte le trouble dans les oligarchies arabes. La chaîne qatarie
affirme que le 21 février des avions et des hélicoptères de Kadhafi
auraient ouvert le feu contre des manifestants, sans, cependant, pouvoir
fournir une seule image pour appuyer ses affirmations, en dépit de la
présence sur place de ses journalistes. Pour prix de sa coopération avec
les insurgés de Benghazi, Al Jazeera sera, quelques semaines plus tard,
mandatée par les rebelles pour créer une nouvelle chaîne nationale
libyenne.
On reconnaît (dès le 10 mars 2011 pour la France (3)) un Conseil National de Transition, formation politique hétéroclite qui se divise en deux parties inconciliables : d'un côté, les anciens cadres de Kadhafi
ayant senti le vent tourner et plutôt de tendance laïque (dont le
Ministre de la Justice du dictateur jusqu'au 21 février 2011, Mustafa
Abdel Jalil, Ministre qui avait supervisé, avec le Ministre de
l'Intérieur, la torture des infirmières Bulgares libérées grâce à
l'intervention de Nicolas Sarkozy et qui a été désigné par Amnesty
International comme un homme particulièrement infréquentable ; et Abdul
Fatah Younis, ancien Ministre de l'Intérieur de Kadhafi et auparavant
chef de la police politique) ; de l'autre, des fondamentalistes (4) qui réclament la Charia
(dont l'un des principaux dirigeants du Conseil, al-Hasidi) et dont les
mouvements ont fourni les plus importants contingents de djihadistes en
Irak de la part d'un pays étranger (5). Ni les uns ni les autres n'ont
un passé de militants des droits de l'homme, mais qu'importe, les
démocraties savent transformer le djihadiste en démocrate, l'islamiste
terroriste en musulman modéré ami de l'Occident s'il le faut. D'une
certaine manière, les rebelles libyens ressemblent aux rebelles
kosovars, mafieux avérés et terroristes reconnus, mais amis
providentiels instrumentalisés par l'Occident pour appuyer leurs
guerres. Les Occidentaux semblent, en outre, rejouer en Libye le pari
afghan : on s'allie avec l'ennemi de demain pour combattre l'ennemi
d'aujourd'hui (sauf que l'ennemi de demain - les islamistes - c'est déjà
l'ennemi d'aujourd'hui, du moins si l'on en croit les raisons de notre
présence en Afghanistan !). Que des membres éminents du Conseil National
de Transition aient des liens avec les mouvances terroristes islamistes
et peut-être, même, avec al-Qaïda, ne semble guère émouvoir nos experts
en géostratégie et spécialistes de la guerre contre le terrorisme.
On passe un marché avec certains membres
de la Ligue des États Arabes (6) pour donner l'impression que le monde
arabe est derrière l'intervention occidentale : on oublie de mentionner
que la Ligue des États Arabes est un club de dictateurs dont l'Arabie
Saoudite est l'un des membres les plus influents et que cette dernière,
en échange d'une acceptation de principe, a été mandatée pour aller écraser dans le sang, au même instant, une autre révolte populaire, au Bahreïn,
celle-ci réelle et de grande ampleur, avec la bénédiction des
Occidentaux, dans le silence médiatique le plus total. Il était
inconcevable pour les États-Unis et l'Arabie Saoudite de laisser les
dirigeants sunnites du Bahreïn céder aux revendications des foules
chiites -70% de la population- vues comme les alliées potentielles des
Iraniens. Rappelons également que le Bahreïn est le port d'attache de la
5ième flotte américaine. Les militants des droits de l'homme du Bahreïn
ont été arrêtés, torturés et exécutés. Les dirigeants de l'opposition
et les principaux représentants des manifestations vont bientôt être
jugés et sans doute condamnés à mort. Le 19 mai 2011, le prince régnant
du Bahreïn était chaleureusement accueilli par le premier Ministre
Britannique au 10 Downing Street pour parler des affaires du monde,
comme si de rien n'était. On prend également soin de ne pas mentionner
que seulement 9 des 22 membres de la Ligue des États Arabes ont donné leur accord pour 'une zone d'exclusion aérienne'
afin de protéger les populations civiles qui seraient la cibles des
folies de son dirigeant (les autres membres étant absents lors du vote).
Ils n'ont, par ailleurs, jamais donné leur accord pour une intervention
au sol de l'OTAN (sans doute inévitable), ni pour armer la rébellion
(une réalité dès le début du conflit (7)).
On sur-représente un soulèvement pour
rendre nécessaire une intervention que l'on qualifie dans un premier
temps d'humanitaire et que l'on prétend limitée à un pont aérien destiné
à protéger les civils des bombardements du dictateur. On jure que ce
seront les Nations unies qui interviendront et qu'il n'y aura pas de
troupes au sol. On annonce et répète en boucle sur tous les médias que
les bombardements de Kadhafi ont fait plus de 6000 morts en quelques
jours (dont 3000 à Tripoli (8)). Le nombre de '6000' morts a été
avancé dès le 2 mars 2011 par le tout nouveau porte-parole de la Ligue
libyenne des droits de l'Homme, Ali Zeidan, à ce point proche de la
rébellion qu'il est également le porte-parole du Conseil National de
Transition ! Quelques jours plus tôt (le 28 février), pressentant
sans doute qu'un 'génocide' serait en cours, on fait entrer en scène
l'ONU, par l'intermédiaire de son Secrétaire Général, Ban Ki-moon, qui, à
la sortie d'une visite du mémorial sur l'Holocauste à Washington, fait
une déclaration dans laquelle il ose un parallèle entre les
bombardements supposés du régime libyen sur son peuple et le génocide
perpétré par les nazis (9). Il annoncera plus tard que le Conseil de
Sécurité des Nations unies devra également poursuivre le tyran devant la
Cour Pénale Internationale pour crimes contre l'humanité (ce qui sera
chose faite avant la fin du mois de mai 2011, le Conseil de Sécurité
ayant saisi le Procureur de la Cour - Luis Moreno-Ocampo - à cet effet,
Procureur qui s'exécutera immédiatement).
Qu'importe que, quelques semaines plus
tard, on apprenne que les bombardements contre les foules démocratiques
n'ont pas eu lieu. Le spectre de Timisoara (les fameux faux
charniers du dictateur roumain Ceauşescu) est de retour. Mais les médias
dominants ne reprendront pas la nouvelle. On ne niera pas la répression
sanglante, mais il convient d'en mesurer la portée : puisque Kadhafi
était devenu l'ami des Occidentaux, c'est que nous avions pardonné son
passé (à tort d'ailleurs). Ainsi, l'intervention de 2011 n'est pas basée
sur ses crimes passés qui ont, en quelque sorte, été absous par les
Occidentaux, mais sur la répression supposée de la rébellion de Benghazi
et les '6000' victimes qui en ont résulté. Mais, on le sait, les
chiffres ont été manipulés (10) et la répression peut, d'une certaine
manière, être analysée comme une réponse à un défi militaire orchestré
par des Occidentaux appuyant un clan non-démocratique dans le cadre
d'une guerre civile provoquée. Face à deux mouvances
non-démocratiques, toutes deux responsables de crimes de guerre (11),
pourquoi les Occidentaux devraient-ils choisir l'un des deux camps ? Ne
peuvent-ils pas se contenter d'appuyer des forces démocratiques
crédibles sans vouloir en tirer un profit géopolitique pour eux-mêmes ?
Les opinions publiques occidentales, sont, sans aucun doute, prêtes à
aider les démocrates sincères des révoltes arabes, sans réclamer en
échange autre chose qu'un peu de reconnaissance et le témoignage de
l'amitié entre les peuples.
Des milliers de morts à Benghazi ou une centaine ? :
« Je suis arrivée fin février, ce
n'était pas encore la guerre mais c'était le plus fort de la répression
des manifestations. A Al-Baïda, une soixantaine de personnes sont
mortes et à Benghazi, entre 100 et 110 personnes ont été tuées. C'est
beaucoup, c'est grave mais ce ne sont pas les milliers de morts
annoncés ».
Donatella Rovera, conseillère sur la réaction aux crises à Amnesty International, 16 juin 2011, Rue89 (12) |
Enfin, au lieu de l'ONU on voit
finalement l'OTAN intervenir. Derrière l'OTAN ce sont les États-Unis qui
pilotent les opérations militaires depuis leur base de Stuttgart (en
Allemagne), base chargée de leurs opérations militaires pour l'ensemble
de l'Afrique (il s'agit, plus précisément, de l'Africom, ou centre de
commandement unifié américain pour l'Afrique, que la Libye a
effrontément refusé de rejoindre en 2007, à la différence de la
quasi-totalité des pays africains). Mais, pour ne pas froisser une
opinion publique américaine échaudées par l'Irak et l'Afghanistan, les
États-Unis préfèrent laisser les premiers rôles médiatiques à leurs
subalternes français et britanniques, qui voient là une occasion de
bomber le torse à moindre frais. Et, en dépit des dénégations de ses
dirigeants, l'intervention au sol commence dès le début des opérations
aériennes de l'OTAN, des membres des forces spéciales françaises et
britanniques aidant les insurgés à manier les armes lourdes dès le début
de la rébellion (13).
Ainsi, on attise les tensions entre
tribus et clans politiques (Kadhafi s'appuie sur les tribus de l'Ouest,
du Centre et du Sud -les Fezzans-, qui s'opposent depuis longtemps aux
Harabi et aux El-Obeidat identifiés à l'ex-classe dirigeante du temps de
la monarchie) dans un pays étranger jusqu'à créer et nourrir une
guerre civile au nom des droits de l'homme, comme l'avait fait autrefois
la France au Biafra dans les années 1960. On arme une partie contre
une autre en tenant soin de ne pas permettre à l'une d'entre elles
d'écraser définitivement son adversaire. On démembre l'État, comme en
Irak, avec l'intention, sans doute, de créer plusieurs entités
indépendantes, mais pas assez fortes pour se dispenser de l'aide et de
la protection des Occidentaux. On s'accapare, avec l'aval de l'ONU,
une partie des fonds souverains libyens (14) (plus de 35 milliards de
dollars pour les États-Unis, le même montant pour l'Europe - les fonds
en question ne sont pas ceux de Kadhafi, mais ceux de la Banque Centrale
Libyenne et de la compagnie nationale de pétrole) qu'on prétend
destinés à la reconstruction d'un pays dont on est le principal
destructeur. Il ne serait pas surprenant que nous utilisions ces
fonds pour financer nos propres entreprises et pour acheter les
alliances nécessaires à nos fins, comme l'ont fait les États-Unis en
Irak en toute impunité.
On met également fin, de la sorte, à
une tentative d'indépendance financière de l'Afrique dans laquelle la
Libye jouait un rôle majeur. En effet, les investissements libyens
(300 millions de dollars) ont permis la réalisation et la mise en orbite
(en 2007) du premier satellite de télécommunications de la Regional
African Satellite Communications Organization qui ouvre, enfin, aux pays
africains, l'espoir de devenir moins dépendants des réseaux
satellitaires occidentaux (et notamment du réseau satellitaire européen
qui coûtait au continent africain plus de 500 millions de dollars par
an). Également importants ont été les investissements de la Libye dans
les organismes financiers et de développement créés par l'Union
Africaine : la Banque africaine d'investissement, dont le siège est à
Tripoli ; le Fonds monétaire africain (dont la Libye est le principal
contributeur avec l'Algérie (15)) et qui était destiné à contourner les
orientations néolibérales du FMI dès 2011 et, enfin, la Banque centrale
africaine qui a pour ambition de créer une monnaie africaine pour
l'ensemble du continent au grand dam, notamment, des défenseurs du Franc
CFA. De leur côté, les États-Unis voyaient d'un mauvais œil le soutien
apporté par le Guide libyen au projet de Dominique Strauss-Kahn, alors
directeur du FMI, de faire des Droits de Tirage Spéciaux, émis par
l'institution, une monnaie internationale pouvant, à terme, concurrencer
le dollar, dans certaines régions du monde. Les fonds souverains
libyens, détournés par les Occidentaux, ne viendront plus financer ces
organismes de manière indépendante pour l'Afrique. C'est un coup dur
porté au continent africain. L'Occident envoie un signal fort à ses amis
tyrans qui auraient quelques velléités d'indépendance à son égard :
'tenez vos promesses envers nos oligarchies, ou dégagez'.
Mercenaires en Libye ? :
« Il y a eu une certaine hystérie
de la part des médias autour de la question des mercenaires. Le Conseil
national de la transition (CNT) a organisé des visites dans les prisons
pour que les journalistes « voient » les mercenaires, mais il
s'agissait surtout de pauvres jeunes gens terrorisés, pas forcément liés
au conflit. Mais ils ont été filmés, photographiés, ils étaient
reconnaissables. […] On n'a pas vu de mercenaires, sauf si cela s'est
passé dans l'ouest où nous n'avons pas accès. Nous avons rentré des
étrangers et des Libyens noirs qui ont été pris pour cible par les
anti-Kadhafi. Le comportement des combattants de l'opposition à leur
égard pose question. Ils ont commis des violations graves ».
Donatella Rovera, Amnesty International, 16 juin 2011, Rue89 (16) |
Dès avril 2011, sous la houlette bienveillante des puissances occidentales, les insurgés de Benghazi, curieusement pressés, diligents et bien inspirés,ont
créé une banque centrale (avec l'aide de la banque HSBC) et une
nouvelle compagnie nationale du pétrole (la Libyan Oil Company), toutes
deux indépendantes du pouvoir central de Tripoli. Ils ont annoncé
leur intention de privatiser, à terme, la Libyan Oil Company. Les
contrats pétroliers en faveur des Occidentaux ont été renégociés dans la
foulée, dans des termes beaucoup plus avantageux pour ces derniers que
du temps de la splendeur de leur ami Kadhafi. La gestion de la Libyan Oil Company a été confiée au Qatar.
Dès le 29 mars 2011, les Occidentaux décident lors du sommet de Londres
que les insurgés seront autorisés à exporter à leur profit le pétrole
du pays (17). La guerre humanitaire est, décidément, une affaire bien
lucrative pour certains milieux qui n'attendent pas l'issue de la guerre
pour négocier leur part du butin.
Il ne faudra pas s'étonner de voir, à
moyen terme, les États-Unis installer des relais puis des bases
militaires sur le territoire libyen. Il ne faudra pas non plus jouer
l'étonnement si une grande partie des industries libyennes est
privatisée au profit de grands groupes occidentaux dans les mois qui
viennent. L'opération 'Aube de l'Odyssée' (18) n'est que le début du
long voyage de l'OTAN pour conquérir l'Afrique militairement, à défaut
de savoir comment y investir pour l'avenir de ses populations. Face
aux révoltes démocratiques inattendues des sociétés tunisienne et
égyptienne qui n'ont pas reçu le soutien des dirigeants démocrates, ces
derniers ont préféré prendre les devants en Libye pour reprendre la main
sur l'échiquier géopolitique régional. Les Occidentaux sont en
pleine guerre froide avec la Chine en Afrique et avec l'Iran chiite dans
la péninsule arabique toute proche ; les Libyens semblent devoir en
payer le prix sous l'œil passif des opinions publiques occidentales. Il n'y a là rien de nouveau pour qui observe froidement les actes de guerre des démocraties
au-delà des apparences médiatiques. Dans cette reconquête du terrain
perdu (19), les Occidentaux sont aidés par l'Arabie Saoudite, le Qatar
et les Émirats Arabes Unis, pays qui ont tous participé à la répression
du soulèvement populaire au Bahreïn. La société américaine de
mercenaires Xe Services (connue anciennement sous le nom de Blackwater)
est en train de constituer aux Émirats Arabes Unis une force
d'intervention destinée à mater les révoltes populaires qui pourraient
survenir dans la région (20). L'Arabie Saoudite déverse des milliards de
dollars pour s'assurer que l'Égypte maintienne son oligarchie en place
et n'aille pas davantage vers la voie de la démocratie (21). Dans ce
contexte, et Kadhafi n'ayant pas tenu ses promesses à l'égard de des
États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne en ce qui concerne les
contrats pétroliers (22) et l'achat d'armements, il était temps de
donner une leçon au nouvel ami peu fiable. Une fois Kadhafi hors-jeu, la
France pourra, si l'Algérie a bien retenu la leçon libyenne, relancer
l'Union pour la Méditerranée qui avait été snobée par le dictateur
libyen.
S'il est difficile de ne pas se réjouir
de la chute d'un dictateur, il est, de notre point de vue, criminel, de
la part des pays occidentaux, de prendre prétexte de cette chute pour
bombarder, conquérir, démembrer, dépouiller un pays sans y apporter la
démocratie. Le dictateur tombe, l'oppression reste, avec, en général,
plus de violence, moins de droits pour les femmes (23) et les enfants
et une économie dépecée par la rapacité des nouveaux chefs locaux alliés
des démocrates aux mains sales. Les charniers laissés derrière elles
par les démocraties sont-ils plus tolérables et moins douloureux pour
les victimes que ceux légués par les dictatures ? Le désastre
irakien était pourtant là pour nous le rappeler : les belles
déclarations occidentales sont pavées de mauvaises intentions ; aux
promesses succèdent les crimes, aux crimes succèdent les tombes, aux
tombes le silence des victimes. Les interventions occidentales semblent, dans nombre de cas, ajouter un surcroît de désespoir aux malheurs des peuples opprimés.
Les exemples tunisien et égyptien
nous montrent que les peuples sont capables de faire tomber leurs tyrans
avec moins de sang répandu ou de souffrances endurées que lorsque ce
sont les Occidentaux qui s'en mêlent. Mais ces derniers ne peuvent
pas imaginer un monde sans eux ; ils veulent se rendre indispensables à
tout prix, même si pour cela ils doivent commettre l'irréparable. La démocratie devient un alibi pour les démocrates aux mains sales qui ne supportent pas que le monde leur échappe
et que les aspirations démocratiques des pays arabes ne s'inspirent pas
d'eux, ne s'appuient pas sur eux, ne se réclament pas d'eux.
Guillaume de Rouville
31 juillet 2011.
Sources :
(1) Voir : « The U.S. and Its Allies
Will Do Anything to Prevent Democracy in the Arab World », interview de
Noam Chomsky sur Democracy Now ! en date du 11 mai 2011 :
[http://www.democracynow.org/2011/5/11/noam_chomsky_the_us_and_its]
(2) Benghazi a depuis toujours
accueilli et protégé les mouvements islamiques les plus réactionnaires
comme les wahhabites et les salafistes.
(3) Au 15 juillet 2011, la France, la
Grande-Bretagne, les États-Unis, le Qatar, l'Italie, la Gambie, le
Koweït et quelques vingt autres pays ont reconnu officiellement le
Conseil national de transition.
(4) « Avec les djihadistes de Derna »,
de Sara Daniel, Le Nouvel Observateur, 14 avril 2011 :
http://sara-daniel.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/04/14/avec-les-djihadistes-de-derna1.html
(5) « Libyan rebellion has radical
Islamist fervor : Benghazi link to Islamic militancy : U.S. Military
Document Reveals », par Daya Gamage, Asian Tribune, le 17 mars 2011 :
http://www.asiantribune.com/news/2011/03/17/libyan-rebellion-has-radical-islamist-fervor-benghazi-link-islamic-militancyus-milit
(6) Voir : « The US-Saudi Libya deal »
par Pepe Escobar, 2 avril 2011, Asia Times : « As Asia Times Online has
reported, a full Arab League endorsement of a no-fly zone is a myth. Of
the 22 full members, only 11 were present at the voting. Six of them
were Gulf Cooperation Council (GCC) members, the US-supported club of
Gulf kingdoms/sheikhdoms, of which Saudi Arabia is the top dog. Syria
and Algeria were against it. Saudi Arabia only had to "seduce" three
other members to get the vote » [
http://atimes.com/atimes/Middle_East/MD02Ak01.html ]
(7)
La
France aurait livré des armes
aux insurgés de Benghazi dès le début du mois de mars d'après le Canard
Enchaîné du 16 mars 2011. Voir également : (i) Le Canard Enchaîné
du 25
mai 2011, « Trafic élyséen », page 3 : « C'est le
général Benoît Puga,
chef d'état-major particulier de Sarko, qui a supervisé les livraisons
clandestines d'armes aux insurgés libyens », (ii) « La France
a
parachuté des armes aux rebelles libyens », de Philippe Gelie, Le
Figaro, 28 juin 2011 ;
http://www.lefigaro.fr/international/2011/06/28/01003-20110628ARTFIG00704-la-france-a-parachute-des-armes-aux-rebelles-libyens.php ;
(iii) « Libye : des missiles livrés à dos d'âne », Luc
Mathieu,
Libération, 2 juillet 2011 ;
http://www.liberation.fr/monde/01012346704-libye-des-missiles-livres-a-dos-d-ane
(8) Voir, pour la presse française, sur
le chiffre de '6000' morts :
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/en-libye-6000-morts-et-kadhafi-menace-encore_968125.html ;
http://www.liberation.fr/monde/01012323154-libye-les-etats-unis-de-de-plus-en-plus-menacants ;
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/03/02/97001-20110302FILWWW00548-libye-nouveau-bilan-de-6000-morts.php
(9) « Il y a 70 ans, six millions de
gens ont été assassinés à l'instigation d'un État. Ce musée commémore
cette vérité choquante. Il nous appelle à nous souvenir et à agir.
'Jamais plus' », a dit le Secrétaire général dans une déclaration. « Une
fois encore, nous sommes mis à l'épreuve. En Libye, un régime qui a
perdu toute légitimité a déclaré la guerre contre son peuple. C'est à
nous, la communauté des nations, de nous dresser contre ce crime » :
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp ?NewsID=24593&Cr=Libye&Cr1
(10)
Voir : « Libye : Amnesty conteste
le nombre de victimes et accuse les rebelles », de Céline Lussato,
Le
Nouvel Observateur, 17 juin 2011 :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110617.OBS5317/libye-amnesty-conteste-le-nombre-de-victimes-et-accuse-les-rebelles.html
(11) « Les deux camps accusés de crimes de guerre en Libye », AFP, dans Le Monde du 2 juin 2011.
(12) http://www.rue89.com/2011/06/16/libye-amnesty-accuse-les-rebelles-de-torture-et-dexactions-209588-0
(13) Voir : (i) Le Canard Enchaîné du
25 mai 2011 (« Commandos clandestins ») : 125 membres des Forces
Spéciales françaises se trouveraient sur le terrain, ainsi que 500
membres des Forces Spéciales britanniques, (ii) Le Figaro du 23 mai
2011 : « Depuis le début du conflit, des forces spéciales françaises
sont à l'œuvre en Libye. Équipées de visées laser, elles repèrent les
cibles et guident les chasseurs de la coalition. », dans « La France
engage des hélicoptères en Libye », par Isabelle Lasserre :
http://www.lefigaro.fr/international/2011/05/22/01003-20110522ARTFIG00149-la-france-engage-des-helicopteres-en-libye.php ;
(iii), « Libya : SAS veterans helping NATO identify Gaddafi targets in
Misrata », par Richard Norton-Taylor et Chris Stephen, The Guardian, 31
mai 2011.
(14) Voir : « Comprendre la guerre en
Libye », de Michel Collon, 7 avril 2011 ;
http://www.michelcollon.info/Comprendre-la-guerre-en-Libye-1-3 ?lang=fr
(15) À eux deux ils représentent plus de 60% des fonds investis dans le Fonds monétaire africain.
(16) http://www.rue89.com/2011/06/16/libye-amnesty-accuse-les-rebelles-de-torture-et-dexactions-209588-0
(17) Voir : « West's Oil Firms, No
Love Lost in Libya », de Guy Chazan, The Wall Street Journal, 15 avril
2011 ;
http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703730104576260902489238740.html
(18) Nom officiel donné par les États-Unis à l'opération occidentale en Libye.
(19) Il s'agit d'une véritable contre-révolution menée par les Occidentaux avec leurs alliés arabes non-démocratiques.
(20) Voir : « Secret Desert Force Set
Up by Blackwater's Founder », par MARK MAZZETTI et EMILY B. HAGER, The
New York Times, 14 mai 2011 :
[http://www.nytimes.com/2011/05/15/world/middleeast/15prince.html].
Également : « United Arab Emirates Confirms Hiring Blackwater Founder's
Firm », mêmes auteurs, 15 mai 2001 dans The New York Times :
http://www.nytimes.com/2011/05/16/world/middleeast/16prince.html
(21) Voir : « The cold hard cash
counter-revolution », de Pepe Escobar, Asia Times, 10 juin 2011 ;
http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MF10Ak04.html
(22) Voir : « Conflict in Libya : U.S.
oil companies sit on sidelines as Gaddafi maintains hold », de Steven
Mufson, The Washington Post, 11 juin 2011.
(23) Les Occidentaux font ou tentent de
faire tomber des régimes laïques (Irak, Libye, Syrie) et appuient des
mouvements d'opposition qui sont aux mains de fondamentalistes
religieux.
Suite de l'intervention de Roland Muzeau à l'assemblée
L’Elysée et ses
portes paroles, repris avec une certaine cécité par la majorité
des médias, prétendent qu’il y aurait une unité de la communauté
internationale pour soutenir les bombardements en Libye. Au mieux il
s’agit là d’une erreur d’analyse, au pire d’un mensonge,
d’une manipulation.
Permettez-nous, en
effet, de souligner les méfiances et les oppositions qui s’expriment
autour de cette intervention militaire. Il suffirait de rappeler ici
la position de certaines puissances mondiales comme l’Inde, la
Chine et la Russie, qui refusent de soutenir l’offensive militaire.
Mais l’attitude
d’autres pays est plus significative encore.
Il y a d’abord
l’Allemagne, 1ère puissance européenne, qui s’est
abstenue sur la résolution lors du vote du Conseil de Sécurité.
Son vice-chancelier et ministre fédéral des affaires étrangère,
résumait au Guardian sa position en ces termes : « Une
solution militaire semble très simple mais elle ne l'est pas. C'est
risqué et dangereux, les conséquences peuvent être imprévisibles
(...) Nous admirons la révolution tunisienne mais nous voulons que
ces mouvements soient renforcés et pas affaiblis (...) Examiner des
alternatives à un engagement militaire, ce n'est pas ne rien
faire.».
En cela, l’Allemagne
rejoint le Brésil, 1ère puissance sud-américaine, qui
s’inquiète, par la voix de son ambassadrice à l’ONU du risque
d’exacerber les tensions sur le terrain au détriment des
populations civiles que nous sommes engagés à protéger. Les
Brésiliens insistent sur le caractère spontané des révolutions
arabes et alertent sur le risque d’en changer le récit, ce qui
aurait de sérieuses répercussions pour la Libye et le reste de la
région.
Des pays de
l’Amérique Latine ont fait savoir le 19 mars dernier « qu’ils
rejetaient toute intervention militaire en Libye ». Le
chancelier argentin Héctor Timerman a mis en cause le fait que ces
attaques contre le territoire libyen menées par les États-Unis, la
France et le Royaume-Uni, n’aient pas fait l’objet d’un large
débat au Conseil de Sécurité ou à l’Assemblée Générale des
Nations Unies. Le président Uruguayen a, quant à lui, qualifié de
"lamentable" l’attaque des forces des forces armées
contre la Libye : « Le remède est pire que la maladie ;
Sauver des vies à coup de bombes est un contresens inexplicable.
C’est à en pleurer. »
Surtout, cette
offensive militaire ne trouve pas grâce aux yeux des peuples de la
région, qui rejettent la figure dictatoriale de Kadhafi, mais qui
refusent également de cautionner toute nouvelle expression de
l’impérialisme occidental. Le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a
critiqué dimanche les bombardements occidentaux sur la Libye,
estimant qu’ils s’écartent "de l’objectif d’instauration
d’une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons c’est
la protection des civils et pas le bombardement de d’avantage de
civils".
D’ailleurs, en
Tunisie, la presse prononce un verdict sévère contre les
bombardements aérien, craignant qu’ils plongent le Maghreb et le
Moyen-Orient dans l’instabilité, allant même jusqu’à redouter
que cette action fasse de la région « une zone de tension et
une base avancée pour les forces impérialistes qui n’ont
pas intérêt à voir la région vivre un sursaut social
révolutionnaire, nationaliste et démocratique» et « souille
la bataille du peuple libyen contre la junte corrompue ». La
Turquie a également fait connaitre son opposition à l’option
militaire.
L’Union Africaine
a, quant à elle, réclamé la fin des opérations militaire contre
le régime libyen en rappelant que la « communauté
internationale » avait rejeté son offre d’envoyer une
délégation de paix en Libye.
Dès lors, quel
objectif vise cette fiction d’unanimité internationale ? Il
s’agit de masquer la réalité politique et géopolitique de cette
guerre qui n’est rien d’autre qu’une intervention occidentale
menée par des ex-pays colonisateurs.
La seconde fiction
sur laquelle repose cette offensive militaire, consiste à faire de
la France et, de Nicolas Sarkozy en particulier, la force
d’impulsion, de conception et de décision à l’origine de cette
opération militaire. Or la réalité est cruelle pour l’orgueil
national et le narcissisme de notre président. En effet, nos
concitoyens doivent savoir que dans cette opération, notre pays
n’est ici que le bras armé des Etats-Unis. Le Washington Post et
le New-York Times résument parfaitement l’ordonnancement des
évènements : ce sont les Etats-Unis, et eux seuls, qui ont
décidé de se lancer dans l’opération diplomatique visant à
faire adopter la résolution du Conseil de sécurité décidant de
l’emploi de la Force en Libye. S’ils ont créé les conditions
pour laisser croire que la France était le leadership dans cette
affaire, c’est parce que cela arrangeait bien le Président Obama.
Et contrairement au storytelling concocté par l’Elysée, ce sont
bien les Américains qui commandent dans cette « Aube de
l’Odysée », sous les ordres du général Américain Carter
F. Ham. Aujourd’hui il est même question que les forces armées
passent sous commandement de l’OTAN. On ne pourrait rêver mieux
pour envenimer encore un peu plus la situation !
Une fois encore,
n’en déplaise à la majorité de cet hémicycle : cette
guerre contre la Libye, où la France apparait comme en étant
l’instigatrice, s’inscrit dans la récente série noire
d’incohérences de notre diplomatie française qui lui a fait
perdre tout son crédit international.
D’abord, parce que
personne n’a la mémoire courte même si certains peuvent être
frappés d’amnésie passagère. Cette nouvelle guerre n’est-elle
pas, officiellement du moins comme le prétend le Président Sarkozy,
le moyen de se débarrasser d’un affreux dictateur sanguinaire ?
Pourtant, n’est-ce pas le même président qui a signé différents
partenariats avec Muhamar Kadhafi, en juillet 2007, dont un
«partenariat industriel de défense», prometteur pour les
sociétés d'armement françaises et pour les affaires de M.
Dassault ? N’était-ce pas un ami que le président de la
République et le Président de l’Assemblée recevaient, avec les
plus grands égards en décembre 2007, quand pour notre part nous
dénoncions avec la plus grande fermeté l’invitation du dictateur
libyen ? N’est-ce pas deux membres du gouvernement actuel (M.
Ollier et M. Guéant) qui furent les artisans de ce rapprochement ?
N’est-ce pas l’actuel ambassadeur de France en Tunisie qui venait
sur les plateaux de télévision défendre ce criminel en se vantant
que celui-ci l’appelait « mon fils » ?
Et qui annonce que
la France reconnait le gouvernement d’opposition Libyen ?
Monsieur Bernard Henri Levy et le Conseil transitoire Libyen au
moment même où notre ministre des affaires étrangères négociait
une position commune avec nos partenaires européens ! Comment
peut-on espérer que l’on prenne au sérieux notre politique
étrangère ! On peut dès lors se demander si cette
reconnaissance a été envisagée comme il se devait ! En effet,
la seule chose que nous savons avec certitude de ce Conseil
transitoire libyen c’est que son président est un ancien ministre
de la Justice de Kadhafi, que son chef d’Etat major est un ancien
ministre de l’Intérieur et que d’autres préfèrent conserver
l’anonymat. N’était-il pas nécessaire là encore que notre pays
prenne plus de précaution ou, en tout cas, qu’il ne décide pas à
la place du peuple Libyen qui est en capacité de le représenter ?
Notre politique
étrangère met aussi, et surtout, en évidence une politique de deux
poids deux mesures en matière de droit d’ingérence.
La politique
étrangère française a fait valoir le principe de non-ingérence
pour justifier son silence assourdissant et son immobilisme lors du
soulèvement du peuple tunisien. Une non-ingérence d’autant plus
justifiée qu’il s’agissait d’une ancienne colonie Française.
Mais le Gouvernement Français n’hésitait pas, dans le même
temps, à proposer au dictateur Ben Ali le savoir-faire de nos forces
de sécurité et à réclamer la démission de Gbagbo s’immisçant
ainsi directement dans le processus électoral ivoirien.
Incohérence
toujours et encore de notre politique étrangère quand nous voulons
être les premiers à lancer des tapis de bombes sur un pays qui ne
nous a pas déclaré la guerre et quand notre diplomatie est
totalement muette face à la violente répression du mouvement
populaire au Bahreïn par le régime du roi Hamad Ben Issa
Al-Khalifa ? Ou encore face au massacre de
la population civile par le régime du Président Saleh au Yémen ?
Pourquoi ne réagissons-nous pas avec humanité et discernement quand
l’Arabie Saoudite ou les Emirats arabes unis, pétromonarchies
amies, aident le Bahreïn à écraser la révolte citoyenne ?
Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’interdiction de l’espace aérien
pour protéger Gaza de l’aviation israélienne ?
Vous l’aurez
compris, Messieurs les ministres, mes chers collègues, notre voix ne
s’associera pas à la vôtre pour soutenir, dans un unanimisme
béat, l’intervention militaire en Libye.
Nous sommes
intransigeants sur la condamnation du régime Libyen qui réprime son
peuple, et nous jugeons à cet égard légitimes les sanctions votées
par l’ONU contre le régime. Contrairement à vous, nous n’avons
pas changé d’avis sur l’opinion que l’on peut se faire d’un
dictateur sanguinaire comme Kadhafi et, demain non plus nous ne
changerons pas d’avis quand bien même la majorité nous
promettrait la main sur le cœur que l’homme serait redevenu
fréquentable, parce qu’il pourrait sauver notre pays en crise.
Nous ne sacrifierons jamais les peuples au nom du pragmatisme !
En revanche, le
discernement nous conduit à condamner les frappes militaires sur la
Libye à laquelle la France participe, soutenue par la majorité des
forces politiques françaises, avec un entrain qui frise l’indécence.
Nous restons
convaincus, avec l’écrivain Algérien Boualem Sansal, que « La
guerre entre le bien et le mal n’a jamais profité qu’au mal ».
Et pour nous, la décision de bombarder la Libye soulève la question
incontournable des risques d’engrenage et de confrontation
militaire élargie, avec toutes les conséquences désastreuses que
l’on connait pour les populations civiles. La tragédie qu’a
connue et que connait aujourd’hui le peuple irakien est encore trop
présent en nos mémoires, pour ne pas nous conduire à la plus
grande prudence quand le choix de la guerre est préféré aux
initiatives qui privilégient des sorties de crise sans intervention
militaire. Nous espérons, de toutes nos forces, que cette guerre ne
conduira pas le peuple Libyen à regretter, dans quelques mois, le
régime de Kadhafi, comme ce fut le cas pour les Irakiens.
La résolution 1973
prévoit le gel des avoirs libyens, l’interdiction de voyager de
ses dirigeants, un embargo sur les armes, un appel à un cessez le
feu, des poursuites devant la Cour Pénale internationale et une zone
aérienne d’exclusion. Autant de mesures légitimes pour étouffer
le régime Libyen et protéger les populations civiles. Mais, elle ne
s’en tient pas là puisqu’elle autorise, dans son paragraphe 4,
« les Etats membres à prendre toutes mesures nécessaires »
pour assurer la zone d’exclusion aérienne. Un membre de phrase qui
justifie, pour la coalition, les bombardements aériens aujourd’hui.
Et demain, une offensive terrestre dont les conséquences seraient
catastrophiques ? La Russie et la Ligue arabe ont d’ores et
déjà dénoncé cette lecture de la résolution, et estimé que la
coalition excédait le mandat de l’ONU de faire respecter une zone
d’exclusion aérienne.
Faire respecter une
zone d’exclusion aérienne n’impose pas d’avoir recours à des
bombardements qui, immanquablement, feront des victimes civiles. Plus
personne ne peut croire au mythe des frappes chirurgicales et à
celui de la guerre propre ! La France a mis le doigt dans
l’engrenage, elle devra porter la responsabilité d’un échec,
tant devant le peuple Libyen que devant le peuple français, si
l’option choisie nous conduit à un enlisement.
La légèreté
dénoncée par les Nations étrangères, au premier rang desquelles,
l’Allemagne, l’Inde, la Russie ou le Brésil, nous conduit à
nous interroger sur les objectifs réels poursuivis, tant des
questions essentielles restent aujourd’hui sans réponse :
quelles sont les capacités de frappes de Kadhafi ? Est-il
envisagé à un moment d’en passer par une action juridique ou
politique pour sortir de la crise ? La réalité anthropologique
de la Lybie a-t-elle prise en compte avec les tous les risques
d’affrontements tribaux ? Les leçons du fiasco somalien
ont-elles été tirées ? Le pire a-t-il été envisagé ?
Quel est le plan dans l’hypothèse probable d’un enlisement,
d’une partition du pays et d’une division de la communauté
internationale encore plus marquée qu’elle ne l’est
aujourd’hui ?
Trop d’incertitudes
pèsent sur cette intervention militaire et ses conséquences. Le
risque d’une escalade est trop grand. Et s’il y a un prix à
payer dans l’avenir, il faut souhaiter que ce ne soit pas le peuple
libyen qui paie. Il paye déjà trop cher le maintien d’une
dictature dont il ne veut plus.
Du reste, nous ne
cautionnerons pas la moindre intervention qui ne viserait, comme de
plus en plus de voix l’affirment au-delà de nos frontières, qu’à
faire main basse sur le pétrole Libyen en instrumentalisant son
peuple, en en passant par la scission du pays.
Les députés
communistes et républicains font aujourd’hui preuve d’un grand
courage politique en refusant de mêler leur voix à l’unanimisme
béat et aveugle qui rassemble autour du Président Sarkozy et
l’entrée en guerre de la France. Car, comme le dit fort justement
Rony Brauman, jamais des bombardements n’ont permis d’installer
la démocratie ou de pacifier un pays !
Qui sont les opposants libyens ?
Gustavo Cangiano
repris du site http://www.izquierdanacional.org/ et traduit pour LGS
C’est très important que Kadafi
continue de résister au coup pro-impérialiste qui essaie de le
renverser, puisque avec le cours du temps sortent à la lumière des
données concrètes qui démentent les fausses informations des agences
internationales de nouvelles.
Une question clef que peux ont posée : qui est-ce qui dirige
l’opposition à Kadafi ? Eh bien, il semble qu’il y a deux groupes
principaux, hégémoniques. Ils sont :
a) Le soi-disant Front National pour le Salut de la Libye. En fait il
s’agit d’une organisation de droite financée par la CIA, qui reçoit des
armes, par voie de contrebande, depuis des années, depuis l’Égypte de
Mubarak.
b) La soi-disant Conférence Nationale de l’Opposition Libyenne, dans
laquelle opère Muhamad Sanussim, qui est un prétendant au ’’trône’’.
Cette coalition de forces réactionnaires a pour drapeau l’insigne
tricolore qui identifie la monarchie renversée en 1969 par les
militaires anti-impérialistes et démocratiques dirigés par Kadafi.
Ces organisations sollicitent ouvertement l’intervention nord-américaine et de l’OTAN.
Avec la mise en marche du soi-disant Tribunal Pénal International, les
impérialistes instruisent leurs petits avocats "défenseurs des droits
humains" pour qu’ils commencent à monter un autre show médiatique
contre un "dictateur génocidaire". Le discours idéologique des
prétendus défenseurs des ’’droits humains’’, montre, encore une fois,
la fonction politique réactionnaire qu’il accomplit dans l’actuelle
étape de domination impérialiste.
Y a-t-il dans au sein de la coalition d’opposition des secteurs qui ne
sont pas ouvertement réactionnaires et pro-impérialistes ? Évidemment,
on ne peut pas écarter qu’ils existent. En fait, absolument toutes les
causes réactionnaires et pro-impérialistes disposent d’une sorte
"d’aile gauche" qui essaie de conférer inutilement un caractère plus ou
moins populaire à ce qui constitue une opération de signe
anti-populaire indéniable.
Les argentins nous le savons bien : en 1930, en 1955 et en 1976
l’oligarchie et l’impérialisme ont disposé de l’appui de vastes
secteurs de classe moyenne et des partis socialistes et communistes*.
Mais ce qui est décisif c’est de savoir qui dirige une coalition
politico - sociale. C’est ce qui permet de prédire dans quelle
direction elle avancera. Ainsi, par exemple, en 1976 en Argentine,
Videla (militaire d’extrême droite) voulait renverser le gouvernement
péroniste pour en finir avec la "subversion marxiste", et Santucho et
le PRT-ERP (mouvements de gauche ’’trotskystes’’) voulaient le
renverser aussi pour ouvrir le chemin à la ’’révolution socialiste’’.
Il faudrait dire, alors, comme le disent les imbéciles du Parti Ouvrier
ou des PTS** au sujet de la coalition opposée à Kadafi, que le coup de
1976 devait être appuyé d’abord, et tout de suite après il fallait
essayer de le diriger dans "une bonne direction". Évidemment, seulement
un imbécile ou un agent payé par l’impérialisme pourrait dire une telle
chose.
En Libye nous n’assistons pas à un affrontement entre un "dictateur
sanguinaire" et un "peuple rebelle assoiffé de liberté", comme le
disent la télévision, les quotidiens et le vocifération ultra gauchiste
de l’Université de Buenos Aires.
Nous assistons à une tentative effrontée de la part de l’impérialisme
de renverser un gouvernement qui incarne, indépendamment de ses forces
et faiblesses actuelles, la résistance d’un pays opprimé à ses
oppresseurs. C’est l’aspect décisif de la question. Tout le reste est
secondaire. C’est pourquoi, exiger que parte Kadafi signifie simplement
appuyer l’impérialisme. Parce-que : qui sinon l’impérialisme va prendre
le contrôle de la Libye si aujourd’hui Kadafi part ?
Gustavo Cnagiano
*En référence à des coups d’état contre des gouvernements nationalistes et populaires.
**Partis de gauche argentins opposés à Isabel Perón et ayant appuyé le coup d’état de 1976
suite déclaration de polex du 23/8les bombardements intensifs des installations libyennes par les avions
de l'OTAN, ont réduit à néant les capacités de défense de la petite
armée de ce pays africain.
Malgré cela, les rebelles soutenus par les Occidentaux n'ont pu que
faire la preuve de leur incapacité à conquérir le territoire national,
malgré leurs rodomontades parsemées de slogans intégristes. Devant
cette impasse, et bien que se poursuivent des négociations entre
protagonistes sous l'égide de l'Union africaine, Sarkozy a décidé la
fuite en avant, par une action guerrière sans équivalent par son
ampleur depuis les bombardements des villes vietnamiennes par les USA,
il y a plus d'une génération. Couronnement d'une guerre engagée sous le
seul prétexte hypocrite de protéger les civils libyens contre les
exactions de leur gouvernement, les bombardiers français ont écrasé
plusieurs quartiers de Tripoli, tuant un millier au moins de leurs
habitants, civils et militaires. Les rebelles ont alors pu progresser
dans les zones urbaines bombardées, sans combattre, malgré la
résistance isolée de quelques survivants. A cette heure, l'ordre
sarkozien règne dans les faubourgs de Tripoli, l'ordre de l'OTAN, des
financiers occidentaux et de leurs serviteurs locaux. La joie des
préposés français au formatage de l'opinion par le biais de la
télévision, glorifiant une conquête en évitant de montrer les maisons
éventrées et les cadavres, est indécente et méprisable.
Assez de sang en Libye ! Assez de terrorisme guerrier !
Retrait des forces de l'OTAN et de la France de la zone !
Il est plus que temps de faire enfin place à la négociation !
Le 23 août 2011
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le Colonialisme Aujourd'hui
ex-Association
des Combattants de
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Fondée en 1985
comme une
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devient association en 1996. Elle diversifie ses activités,
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Dans le
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combat anticolonialiste en France et dans le monde.
L'association
a pour but de dénoncer les
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économique, culturelle et militaire.
Dans ce cadre, elle agit dans les domaines suivants
:
- La
reconnaissance du droit imprescriptible et inaliénable des
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véritable.
- L'action
contre le révisionnisme historique qui sert de justification
à la recolonisation du monde, en prétendant imposer
l'idée d'un aspect positif des formes anciennes de la
colonisation comme le fait la Loi du 23 février 2005 dont nous
demandons l'abrogation complète.
- L'action pour
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et d'agression des puissances dominantes sur les pays les
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condamnation de toute ingérence dans leurs affaires
intérieures.
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reconnaissance des valeurs d'humanité, de
générosité et de solidarité qui
sous-tendent l'action contre la domination coloniale et renforcent
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que les puissances impériales prétendent organiser pour
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L'anticolonialisme n'est
pas qu' affaire d'anciens commbattants.
Certes, l'éloge qu'on voit ressurgir aujourd'hui de la colonisation se
rapporte à l'histoire.
Au terme d'une vie
consacrée à la lutte contre la colonisation, je ne peux
pas dire le contraire.
Venu en Afrique comme
professeur au lycée de Dakar en 1946, mon intention était
de poursuivre le combat mené quatre années durant dans la
résistance pour l a Libération de la France, en
combattant pour la Libération de l'Afrique du régime
colonial. Cette position m'a valu une carrière chaotique, deux
thèses commencées et abandonnées en raisons
"d'accidents de parcours", et une troisième, soutenue
l'année de mon départ à la retraite. Rien de
comparable à ce qu'ont subi d'autres anticolonialistes
contemporains, la prison, la torture et parfois la mort.
L'anticolonialisme est le
fait , certes, de ceux qui ont combattu pour lui. Mais c'est toujours
un combat d'actualilté. Pas seulement face aux apologistes
de la colonisation qui ressurgissent aujourd'hui, tenants d'une
nouvelle forme de révisionnisme. Tous les gouvernements depuis
les "indépendances", ont poursuivi, sous des formes nouvelles
-celles du néo-colonialisme-, la politique coloniale de leurs
devanciers. Ils ont soutenu et soutiennent, quand ils ne les ont pas
imposés, les régimes les plus barbares et les plus
corrompus, qui ont, à leurs yeux une vertu : ils
défendent les intérêts du capitalisme
français et international (mondialisation oblige !).
Je renvoie pour information
aux ouvrages du regretté François-Xavier Verschaeve,
dénonciateur inlassable de la "Françafrique".
Le combat anticolonialiste
reste un combat contemporain.
Jean
Suret-Canale in Agir (mars 2006).

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