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le bulletin de l'association

Avril 2008

les abonnés  et les adhérents  recevront  prochainement la version  imprimée du  bulletin.

    Editorial
par Henri ALLEG

Pas un soldat français pour les guerres coloniales !

Jamais les Français n'auront été aussi bien informés que dans le monde d'aujourd'hui. C'est en tout cas le sentiment que la plupart de nos concitoyens partagent, assaillis qu'ils sont quotidiennement de tous côtés par un nombre incroyable d'informations de toutes sortes et sur tous les sujets. La pléthore en est telle que chacun peut vivre avec la conviction qu'il jouit, sans besoin d'un effort particulier, d'un accès illimité à la connaissance des problèmes de tous ordres qui intéressent son pays et le monde. C'est en tout cas cette idée que l'on développe et que peu de voix contestent.

Certes, ce que le lecteur ou l'auditeur trouve dans la plupart des quotidiens et revues, des bulletins de télé ou de radio peut lui donner le sentiment que rien de conséquent survenu en France ou dans le monde - et à quelque niveau que ce soit - ne peut lui échapper puisque tant d'efforts sont faits pour qu'à chaque minute du jour ou de la nuit, il est mis au courant de tout ce qui s'y passe. La réalité lui apparaît tout autre s'il veut s'interroger sur le contenu de ce qui lui est transmis. Il s'aperçoit alors que le plus important est passé sous silence ou réduit à peu de choses au profit de "ce qui fait vendre" et surtout de ce qui détourne l'esprit des grandes questions politiques et économiques auxquelles aucune véritable réponse n'est apportée. Il lui suffit d'ouvrir n'importe quel magazine ou de tourner le bouton d'un poste pour connaître les derniers détails de la vie privée du chef de l'État, de ses amours, de ses divorces, de ses croisières et de ses vacances offertes par des amis milliardaires, mais ce n'est que dans de rares et maigres échos de bas de page qu'il trouvera quelques bribes de vérité. Il lui faudra d'ailleurs les déchiffrer, pour en savoir un peu plus sur la politique que Nicolas Sarkozy entend mener à l'égard des peuples qui, hier colonisés, s'efforcent de sortir du sous-développement.

Il lui sera plus difficile encore de savoir quels ont été, par exemple, les engagements pris au cours des conversations officieuses tenues avec George W. Bush pour un plus large concours de la France à la poursuite des guerres d'agression en Irak, en Afghanistan et à la préparation en cours de celle programmée contre l'Iran. Si l'on a appris, par la bouche du Président, répondant aux revendications de millions de Français que celles-ci ne pouvaient être satisfaites  puisque les "caisses étaient vides", il ne dira pas pourquoi elles sont miraculeusement pleines quand il s'agit de doubler les effectifs des troupes françaises déjà en Afghanistan. Ni non plus comment il trouve sans problème des milliards pour l'installation - à Abou-Dahbi, face à l'Iran tout proche - de la base militaire qu'au nom de la France, il s'est engagé à construire. C'est ce que Philippe Paraire rappelle justement dans ce même numéro. Mais combien de nos compatriotes en ont-ils seulement entendu parler ? Pas beaucoup plus sans doute que ceux qui savent que notre pays - en dépit de ses "caisses vides" - se dotera bientôt de six nouveaux et ultra-modernes sous-marins. Ils iront appuyer les forces de l'Otan pour maintenir ou ramener ici ou là un "ordre" qui, quelles que soient les appellations qu'on lui trouve, reste celui de l'exploitation néo-coloniale. Le même black-out couvre l'action de la France en Afrique, à commencer par ses récentes interventions au Tchad. Pourtant, là ou ailleurs, dans les moments "chauds", ses constantes ingérences se soldent d'une façon identique : par de nouveaux et sanglants massacres. Il est plus que temps, dans l'intérêt de tous les peuples - y compris du peuple français - de rompre avec cette politique, héritage de la honteuse époque coloniale.

Obtenir le retour en France des troupes françaises stationnées en dehors du territoire national et le démantèlement des bases militaires situées à l'étranger y contribuerait largement. Se battre sans désemparer avec l'appui de tous les anticolonialistes, de tous les hommes de paix et de progrès pour parvenir à cet ob jectif, c'est là la tâche urgente à laquelle l'ACCA se propose de contribuer.

Henri Alleg

Depuis que cet article a été écrit, on a fait beaucoup de bruit autour des déclarations de Nicolas Sarkozy en Afrique du sud annonçant une nouvelle politique de la France en Afrique, en particulier en ce qui concerne son aspect militaire. Propos que la plupart des observateurs ont accueillis avec beaucoup de réserves étant donné les contradictions si souvent relevées entre les engagements publics du Président et son action réelle. C'est là, pour tous les anticolonialistes, une raison supplémentaire de poursuivre le combat pour obtenir le retrait immédiat de toutes les forces armées françaises dispersées en Afrique et dans d'autres régions du monde.


Sommaire du numéro
Edito : Pas un soldat français pour les guerres coloniales Henri ALLEG
Le Conseil National de l'ACCA du 19 janvier 2008
Exigeons le retour des troupes françaises stationnées à l'étranger par Philippe PARAIRE

Motion du Conseil National
Palestine : la colonisation se porte bien par Josette Lendi
Baya JURQUET
Indochine-Algérie : Du bon usage colonial du napalm par Alain Ruscio
L'ACCA au Congrès du  Front Polisario par Georges Perlès
Hommage à Claude DESPRETZ par Alban LIECHTI
Les Cotisations
Témoignages par Jean GALLAND


Conseil National du Samedi 19 janvier 2008

Vingt-huit amis du Conseil national se sont réunis samedi 19 janvier 2008 à la Maison de la Vie associative à Malakoff, de 9 h 30 à 18 h. Cette année 2008 est aussi celle du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme adoptée le 10 décembre 1948 par l'Assemblée générale de l'ONU réunie au Palais de Chaillot à Paris.

La journée de débat a été très dense, nous avons parlé d'une façon approfondie de la situation internationale et de la vie de notre Association d'autant plus utile dans les circonstances d'aujourd'hui.

ACTIVITÉS 2006 DE L'ACCA

Création du site Internet - Aménagement dans notre nouveau local de la Maison de la Vie associative - Participation à la Fête de l'Humanite de la Région PACA à Marseille -Stand de la Fête de l'Humanité à La Courneuve - Soutien apporté au 14ème sommet des pays non alignés réunis à la Havane à Cuba. Débat pour la sortie du film Indigènes à Trappes dans les Yvelines.

ACTIVITÉS 2007 DE L'ACCA

Adresse à tous les adhérents pour recruter plus d'amis à notre Association - Adresse à tous les candidats aux élections présidentielles pour leur demander de condamner le passé colonial de la France. « L'abolition du libéralisme n'est pas seulement une question d'humanité et de justice sociale, c'est à brève échéance une question de survie de l'espèce humaine » - Participation comme chaque année à la remise du prix de mathématique Maurice-Audin, et la poursuite de notre action pour la connaissance de la vérité sur sa disparition - Demande au gouvernement d'indemniser les victimes civiles et militaires des essais nucléaires français effectués dans les colonies - L'ACCA a participé à l'hommage rendu au Palais de Chaillot pour les 100 ans de Germaine Tillon qui a initié la première rencontre avec le FLN pour négocier la paix en Algérie et qui est signataire de l'Appel des Douze condamnant la torture pendant la guerre d'Algérie et demandant son interdiction aujourd'hui - Participation à la Fête de l'Humanité avec un débat pour dénoncer le maintien de près de 10 000 soldats français sur des bases militaires hors du territoire national - A Malakoff. soirée pour la présentation, en partenariat avec la municipalité, du film Mon Colonel suivi d' un débat avec l'un des réal isateurs et la présence d'André Fillère, un des responsables de l'ARAC - Participation le 29 novembre 2007 à l'inauguration à Paris du Carrefour « Général Pâris de Bollardière ».

D' importantes avancées progressistes ont été réalisées dans le monde, notamment en Amérique du Sud. Les mêmes qui, hier, régnaient sur d'immenses empires n'ont pas renoncé à remettre sous tutelle économique, politique et militaire les pays qui avaient reconquis leur indépendance. Il n'est pas un jour où en Irak, en Afghanistan, en Palestine, en Afrique ou ailleurs ne se fasse entendre le tir des mitrailleuses et l'explosion de bombes qui font de nouvelles victimes par centaines ou par milliers. Le gouvernement français depuis l'accession de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la France joue un rôle de plus en plus négatif dans cette situation, apportant, comme en Afg'hanistan ou au Tchad, sa participation active aux agressions contre les peuples. En France même, l'application de la loi du 23 février 2005 et celle des lois anti-immigrés ayant recours aux test ADN et à l'immigration dite "positive" sont organisées officiellement contre les immigrés pour pouvoir les arrêter, les emprisonner et les expulser. Pour nous, il n'y a pas de débat possible sur les "aspects positifs" de la colonisation, celle-ci est un crime contre l'humanité !

Nous avons salué particulièrement la présence de nos amis Léo Figuères, Henri Martin, Alfred Gerson, Raphaël Vahé, Alain Ruscio. Le débat a fait ressortir qu'on ne parle pas assez de la guerre d'Indochine et du Viêt-Nam. Il est posible d'organiser un débat avec Heuri Martin et Alain Ruscio.

Depuis quelques années vingt huit interventions militaires françaises ont eu lieu dans les ex-colonies et à chaque fois elles font de nombreux morts. La France est la deuxième puissance interventionniste après les Etats-Unis. La France s'aligne sur la politique agressive des Etats-Unis pour préparer une nouvelle guerre mondiale, c'est une politiquc dangereuse !:

Nous avons débattu sur la nécessité de renforcer notre action pour faire connaître la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Il vient de tenir un congrès national avec 1725 délégués : Georges Perlès, membre de notre Bureau. y participait.

Les peuples d'Amérique du sud, après s'être débarassés de la plupart des dictatures, continuent le Combat pour leur indépendance politique et économique. Les plus grands succès sont réalisés au Vénézuela et en Bolivie.

Pour le peuple palestinien, dans notre débat, il est rappelé que la guerre dure depuis plus de 60 ans. 800 000 Palestiniens ont été chassés de leur pays, l' Etat palestinien est devenu un confetti de territoire ingouvernable dans lequel les gens meurent de faim et de soif ou sont tués par les tirs des soldats ou dans les bombardements.

La réconciliation acec le peuple algérien passe par la signature officielle d'un Traité de Paix mettant fin à la guerre avecdes accords plus précis que les seuls accords de cessez.-le-feu du 19 mars 1962.

Nous pouvons avoir des actions communes avec l'ARAC qui vient de fêter ses 90 ans. Nous pensons organiser ensemble un café-débat et peut-être certaines Conférences. Nos valeurs sont très pioches.

Notre Conseil national s'est déroulé dans une ambiance chaleureuse et prometteuse pour l'avenir. Les objectifs de l'ACCA sont présents dans l'actualité. Nous devons organiser prochainement une bonne Assemblée générale pour poursuivre le travail commencé.

Agissons tous pour gagner la Paix, la Justice et la I.iherté des hommes et des peuples.

Alban Liechti

            

UNE NOUVELLE CAMPAGNE POUR L'ACCA :

Exigeons le retour en France de toutes les troupes de l'armée coloniale !

Entre l'année 1962, marquée par l'évacuation militaire de la dernière colonie française d'Afrique, l'Algérie, et 2008, quarante six ans d'ingérence militaire se sont écoulés. Vingt-huit fois, c'est à dire en moyenne tous les dix-neuf mois, l'armée française est intervenue en action de combat sur le territoire de pays indépendants africains. A chaque fois, ces troupes coloniales ont provoqué de lourdes pertes. On ne saura jamais combien la guerre du Tchad aura fait de morts, ni les actions brutales répétées au Zaïre, en Centrafrique, au Congo, au Gabon, au Rwanda.

A chaque fois, il s'est agi de soutenir, de mettre ou de remettre au pouvoir des régimes amis, dont les grands intérêts français ont besoin pour tenir en respect les opposants locaux au pillage colonial des matières premières et des sources d'énergie. Au sens plein, clairement, il s'agit d'opérations coloniales menées par des troupes étrangères sur le territoire de pays indépendants.

Depuis presque un demi siècle, la férocité de ces mercenaires du colonialisme s'est exprimée, aussi bien par l'usage du napalm sur les colonnes rebelles, la destruction de campements et de récoltes, l'occupation des villages, que par l'assistance militaire directe aux interrogatoires musclés, ainsi que de nombreuses exécutions sommaires sur lesquelles existent de nombreux témoignages. Le coût humain de ces vingt huit agressions militaires est considérable : à côté des 250 à 600 hommes que l'armée française admet avoir perdus au cours de cette période, des milliers de pauvres gens, combattants ou non, ont été tués soit directement par les forces d'intervention, soit livrés aux autorités par l'action des services spéciaux français. L'un des rôles de l'ACCA est de tenter de faire connaître ce sanglant carnage colonialiste.

La première conséquence de cette brutalité, répétée sur près de cinquante ans, c'est la dégradation de l'image de la France en Afrique, aux plans culturel, politique et économique. Les jeunes africains d'aujourd'hui se détournent de la puissance tutélaire qui continue, de manière obsessionnelle, à vouloir préserver par la force ses derniers intérêts sur place. La jeunesse d'Afrique n'apprend plus le français, va dans les écoles anglaises et américaines. Les entreprises françaises perdent les marchés un par, un. Le «pré-carré» sera bientôt américano-chinois. La férocité des interventions militaires, la corruption générée par d'immenses bases et la présence permanente de troupes ont favorisé l'apparition d'une méfiance collective, quand ce n'est pas une franche hostilité à l'égard des plus simples touristes... Le rôle de l'ACCA est de dénoncer ces millions d'exactions qui ne peuvent qu'être un frein à l'amitié entre les peuples.

Quand au poids financier de ces opérations coloniales, inutile de chercher à en évaluer le prix. La plus complète opacité, au mépris des règles démocratiques, règne sur ce sujet. Finalement, on peut dire que depuis un demi-siècle, une fraction importante du budget militaire (entre le quart et le tiers) a été gaspillée dans le financement des opérations militaires et l'installation et l'entretien des bases permanentes (au Tchad, à Djibouti, pour les plus grandes). En 2008, entre 12 000 et 17 000 hommes sont installés sur ces bases opérationnelles, qu'elles soient fixes ou mobiles. Les matériels, à quoi il faut ajouter une masse salariale surgonflée par des primes distribuées à tout va, sont un poids considérable pour le budget de la nation : l'opération Manta en 1983 a coûté deux hôpitaux de centre-ville, avec les salaires des personnels de santé pendant dix ans. Licorne, depuis 2003 en Côte d'Ivoire, est un gouffre : combien de lycées, combien de routes ou de bureaux de poste sont ils laissés à l'abandon à cause de ces dépenses somptuaires ?

L'arrivée à la présidence de Nicolas Sarkozy marque une étape nouvelle, celle de l'alignement complet de la politique extérieure de la France sur celle des Etats-Unis, une véritable instrumentalisation de la capacité d'intervention militaire française est en train de s'établir.

L'ancienne et relative autonomie d'action dont faisaient preuve les gouvernements français depuis 1958 laisse place à une franche réintégration dans le dispositif impérialiste mondial mené par les Etats-Unis. Amorcée avec l'attaque contre la Serbie, après la participation neuf ans plus tôt à la première guerre du Golfe, renforcée sous Chirac avec l'intégration des troupes françaises dans l'attaque contre l'Afghanistan en 2001, cette intégration avait reçu un coup au moment du veto français contre la seconde invasion de l'Irak en 2003.

Mais le virage Sarkozy, amorcé dès son élection, officialise la vassalisation de nos troupes : désormais l'armée coloniale française ira là où les Etats-Unis lui diront d'aller, là précisément où l'armée américaine redoute de se rendre : au Liban, face au Ezbollah et à la Syrie, au Tchad, face au Soudan, soupçonné de djihadisme . Enfin, face à l'Iran, sur l'émirat d'Abou Dabi, Sarkozy prétend implanter une base française de 15 000 hommes à partir de 2011, afin de parfaire l'action militaire de «prise en tenaille» de ce pays. De l'Irak au Koweit au Nord, à la base de Dahran en Arabie Saoudite, la longue chaîne des bases américaines sera renforcée au sud par la base d'Abou Dabi, qui tiendra en respect la moitié méridionale du territoire iranien, couvert à l'Est par le dispositif allié en Afghanistan. Or, depuis septembre 2007 la France dispose de deux bases en territoire afghan (ce n'était pas le cas du temps de Chirac), destinées officiellement à entraîner l'armée afghane en guerre contre les talibans.

Qui pourra dire que ce dispositif d'encerclement n'est pas agressif ? En d'autres temps, pour une seule base de fusées installée à Cuba à 300 km de Miami, le Président Kennedy menaça l'URSS du feu atomique. Actuellement, aucune grande ville d'Iran n'est située à moins de 250 km d'une base hostile, sauf Chiraz. Ce sera chose faite dès que la France aura construit sa base d'Abou Dabi, pour laquelle le président Sarkozy a signé les contrats au cours de son récent voyage au Proche Orient en décembre 2007.

Par ailleurs, l'apparition d'un style de gouvernement autocratique, doublé d'une vision aventuriste des relations internationales doit éveiller l'attention de tous les anticolonialistes. L'alignement politique sur la stratégie américaine fait courir à notre pays un grand danger, avec un niveau d'implication militaire de plus en plus grand.

Le caractère nouveau de la situation (le passage de la simple ingérence dans le «pré-carré africain» ; un statut de sous-traitant militaire de la stratégie américaine au plan mondial) impose à l'ACCA d'accentuer son combat anticolonialiste, plus que jamais d'actualité

Aucune colonisation ne pouvant se faire sans troupes coloniales,

l'ACCA, réunie en conseil national,

1. Exige le démantèlement de toutes les bases militaires françaises à l'étranger, et le retour de toutes les troupes de l'armée coloniale installée sur ces diverses bases

2. Refuse toute nouvelle construction ou renforcement de bases françaises en territoire étranger.

3 Refuse la réintégration militaire de la France dans la stratégie des Etats-Unis

4 Exige que toutes les actions extérieures militaires soient discutées au Parlement et soumises au vote, et non plus laissées à l'appréciation et à!a décision d'un seul homme.


Motion ( et texte de pétition) votée par le CN du 19 01 2008:

L'Association des Combattants de la Cause Anticoloniale exige du gouvernement français qu'il cesse immédiatement de soutenir militairement les régimes alliés des grands intérêts français et étrangers qui appauvrissent les pays anciennement colonisés, en retirant toutes les troupes françaises qui se trouvent en dehors du territoire national, en démantelant, sans les livrer à qui que ce soit, toutes les bases actuellement opérationnelles à l'étranger, et en renonçant à la création de toute nouvelle base, comme celle d'Abou Dabi. L'ACCA exige que toutes les opérations militaires actuellement décidées par le seul Président de la République soient présentées, discutées et soumises aux voix, devant la présentation nationale, au Parlement.

L'ACCA demande à tous les élus de soutenir cette initiative partout où ils le pourront.



Palestine : la colonisation se porte bien !

Soixante années d’occupation

2008 est l’année qui voit les Palestiniens commémorer le soixantième anniversaire de la Nakba (la catastrophe). Rappelons qu’en 1948  800 000 Palestiniens se sont vus chasser de leur pays, que des villages entiers ont été rayés de la carte et les villes judaïsées. Avec l’occupation de la Cisjordanie en 1967 la colonisation s’est étendue au reste de la Palestine historique et  les spoliations se sont insidieusement accrues au mépris du droit international. Il suffit de regarder une carte pour s’apercevoir que le futur « état palestinien » dont on continue à nous entretenir est une fragmentation de cellules isolées, séparées les unes des autres par un réseau de routes réservé aux seuls citoyens israéliens et destiné à maintenir le lien vital entre la métropole, Israël, et les colonies implantées en territoire palestinien. Des barrages de contrôle, appelés « check points » rendent tout déplacement laborieux quand ce n’est pas tout simplement impossible et paralysent la vie économique faisant ainsi de la population une des plus pauvres de la planète dépendante d e l’aide internationale, aide qui lui est chichement mesurée depuis que les Palestiniens se sont permis de mal voter. Ne parlons pas des multiples humiliations que ceux-ci doivent subir, des enlèvements, des milliers de prisonniers maintenus dans les prisons israéliennes, des exécutions extra judiciaires, des incursions de l’armée israélienne. Quant à Gaza, dont un show médiatique bien orchestré nous a informés que ses colonies avaient été évacuées, elle est soumise à un siège permanent accompagné de bombardements et la situation y est encore pire qu’en Cisjordanie.


De la « Feuille de Route » à Annapolis

Alors devant le constat de l’injustice coloniale qui perdure, de son  amplification  même, quelles perspectives sont offertes ?  La récente conférence d’Annapolis et le voyage de Bush au Proche-Orient annonceraient-ils un changement de politique de la part des Etats-Unis comme la couverture médiatique pourrait le faire croire à une opinion crédule ?
S’agitait-il de la fameuse conférence internationale que les militants de la cause palestinienne appellent à grands cris depuis des décennies ? Celle-ci doit être replacée dans la perspective de la politique globale de Washington vis-à-vis du Moyen Orient. Pour les « Etats-Unis, la priorité n’est pas la Palestine mais l’Iran  et pour cela il leur faut s’assurer de la bienveillance de ceux de leurs amis arabes en faisant semblant d’amorcer un processus de règlement du problème israélo-palestinien.
En même temps que les préparatifs de la conférence, d’ailleurs plus sobrement rebaptisée très rapidement « réunion »,  les distributions de subsides aux « amis arabes » déferlaient : 20 milliards de dollars sous forme d’armes pour l’Arabie Saoudite et ses voisins, Qatar, Bahrein, Koweit, Oman, Emirats arabes unis, 13 milliards de dollars à l’Egypte dans les dix années à venir.Quant à Israël, c’est avec 30 milliards de dollars qu’il « affrontera la menace » (sic) !
En même temps Washington affectait 86 millions de dollars « pour permettre à l’Autorité palestinienne  de réformer ses propres services de sécurité ». Il s’agit bien de permettre à l’ANP de lutter contre l’influence du Hamas et de collaborer plus efficacement avec Israël
J’emprunte l’analyse suivante à Bernard Ravenel,  président de l’Association France Palestine Solidarité : «  Les Etats-Unis ont fixé l’objectif réel de cette rencontre : constituer un système diplomatique d’alliance entre Israël et les états « modérés » arabes (les alliés sunnites) et l’Autorité  nationale palestinienne face à l’Axe du mal (c'est-à-dire, l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas).
Le récent voyage de Bush au Proche-Orient s’inscrivait dans la même perspective. Il semblerait qu’il n’ait  pas été couronné du succès attendu, puisque ces mêmes pays arabes font plus que traîner les pieds, ils n’ont pas obtempéré pour entrer dans la croisade.
 
Des besoins de la population, il n’en est pas question. Le futur Etat palestinien restera un état sans frontières définies, aux villages et agglomérations séparés par le Mur et par les routes de contournements, soumis au siège permanent de l’armée d’Israël. Le gel des colonies qui semblait un moment promis par Washington doit s’entendre comme l’arrêt des colonies dites « sauvages ».  Mais « l’expansion naturelle » des colonies déjà présentes, pour reprendre la terminologie des Israéliens, n’est pas remise en question. Ainsi de Male Adumin au nord est de Jérusalem permettra-t-elle  d’isoler encore plus les habitants de Jérusalem Est du reste de la Cisjordanie. A supposer que ce soit là le siège de la capitale palestinienne, que signifie une capitale coupée du reste de ses territoires. ? Il n’est même pas acquis que l’Esplanade des Mosquées soit placée sous contrôle palestinien. Toujours entre Jérusalem Est et les colonies juives la construction d’un  tramway qui traverse l’agglomération palestinienne se poursuit rendant ainsi son annexion à terme inévitable.

Gaza : Une prison à ciel ouvert


Dès le début des années 90 Israël a imposé une politique de fermeture de la bande de Gaza Avec l’évacuation des colonies israéliennes l’isolement est devenu total .Il s’est accompagné d’incursions répétées de l’armée et de l’aviation israélienne, causant des centaines de morts et des milliers de blessés. A ces souffrances s’ajoutent celles quotidiennes dues au chômage, à l’absence de perspectives qu’elles soient d’ordre économique ou politique. Le refus de reconnaître le Hamas pourtant représentant dûment élu par la population accentue encore l’isolement des Palestiniens de Gaza. Soumis à un véritable blocus économique, sans accès à la santé, à l’école et même à la vie tout court, n’est ce pas la préfiguration de ce qui attend le futur « Etat palestinien » tel que le dessinent Bush et ses acolytes ?
 
A moins d’un retournement d’alliance qui mettrait Washington dans l’impossibilité d’atteindre ses objectifs, on ne voit pas ce qui pourrait advenir et qui  rendrait possible la naissance d’un véritable état indépendant, économiquement viable et disposant de frontières sûres.
 Néanmoins certains Palestiniens, citoyens d’Israël comme résidents des Territoires occupés doivent une partie de  leur détermination à la certitude que l’isolement d’Israël et la perte du soutien américain sont inscrits dans un avenir que certains situent à une dizaine d’années.

Vivre et résister malgré l’occupation

 Et pourtant on « vit » en Palestine. Les témoignages de ceux qui sont allés en Palestine le  prouvent, car il est possible de s’y rendre, même s’il est impossible d’aller à Gaza où la journaliste israélienne Amira Haas elle-même est interdite d’entrée. Le musicien Barenboïm qui a tenté d’y amener un orchestre, composé de Palestiniens et d’Israéliens a du aussi renoncer. Mais on se bat quand même. Pas seulement avec des Quassam ! On se bat pour envoyer les enfants à l’école malgré les difficultés, les jeunes vont à l’université, ils sont nombreux à l’étranger pour préparer l’avenir de leur pays. On se déplace pour voir la famille, même si les barrages rendent les déplacements infernaux, on fait du théâtre à Jénine, des conférences à Ramallah, les livres circulent à Hébron. En Israël même, des Palestiniens, citoyens bien à regret de cet état, luttent parfois devant les tribunaux pour obtenir leurs droits élémentaires : à l’eau, à des routes, à un permis de construire, ou tout simplement contre la dépossession pure et simple de leurs terres. Car soixante ans après les expulsions, les villages rasés et les villes judéïsées, Israël grignote encore patiemment avec l’aide de tout un arsenal juridique les terres laissées au arabes. En Cisjordanie, c’est le village de Bi’In, non loin de Ramallah qui depuis maintenant quatre ans, chaque vendredi, se porte régulièrement les mains nues au devant des soldats israéliens qui gardent le grillage les séparant de leurs terres et affrontent les tirs de gaz lacrymogènes et les balles en caoutchouc, dont on sait que le caoutchouc n’est que l’enveloppe d’une bille d’acier
 et qu’elles blessent, parfois grièvement , peuvent tuer et… tuent à l’occasion.


Quel soutien pour la Palestine ? Quel soutien les forces progressistes en France et à l’étranger peuvent-elles apporter à la Palestine ? Moyens de survie pour la population : aide alimentaire, aide médicale comme en témoigne le convoi  organisé par le mouvement Gush shalom (a coopération entre universités, protestations auprès du gouvernement israélien, du nôtre aussi.

BAYA JURQUET

A chaque moment de l'histoire de l'Algérie, des femmes engagées dans la lutte pour l'indépendance ou simples patriotes anonymes ont combattu pour leur terre et leur pays.
Baya Jurquet Bouhoune fut l'une d'elles. Elle fut membre de l'ACCA dès la première année de sa création. Décédée le 7 juillet 2007 à 87 ans après une vie de lutte révolutionnaire, elle nous a laissé un livre.
"Femmes algériennes" (De la Kahina au code de la famille), écrit en commun avec Jacques, son époux, membre ëgalement de l'ACCA. Ce livre vient d'être édité au Temps des Cerises à 15 €.
Vous pouvez vous le procurer chez l'éditeur ou à l'ACCA.
Nous en recommandons vivement la lecture. Au-delà de la lutte des femmes algériennes, au-delà d'un livre historique, ce livre est un défi a tous les textes qui justifient l'humiliation de l'être humain, un livre antiraciste, un livre anticolonialiste. Merci Baya.   
Yolande Liechti



INDOCHINE-ALGERIE : 

Du bon usage colonial du napalm

par Alain Ruscio

Etre un historien de la guerre dite « française » d’Indochine est parfois un peu lassant… On a trop souvent l’impression de révéler des faits connus, certes, de la (petite) communauté des spécialistes, mais découverts avec stupéfaction par des gens pourtant par ailleurs curieux et même érudits.
 Il faut donc rappeler, lapalicissadement mais inlassablement, qu’avant la guerre d’Algérie (1954-1962), il y eut la guerre d’Indochine (1945-1954), qu’avant le 1 er novembre 1954 (Toussaint des Aurès) il y eut… le 7 mai 1954 (choc de Dien Bien Phu).
 C’est à cette prééminence chronologique, dont les peuples de la région se seraient bien passés, que l’Indochine doit son statut de « laboratoire » de l’Algérie.  
 Il y a quelques années, avec le débat sur le drame de l’usage de la torture lors de la guerre d’Algérie, nous avons été quelques-uns à rappeler que bien des officiers gégéneurs (nous avons les noms) qui s’étaient tristement illustrés, lors du conflit franco-algérien, avaient fourbi leurs armes sur les rives du Fleuve rouge ou dans la jungle indochinoise. Ce qui ne signifie évidemment pas que l’étendue de cette gangrène fut la même dans les deux conflits.
La sortie du film L’Ennemi intime, de Florent Emilio Siri, sur un scénario de Patrick Rotman, a amené bien des journalistes, bien des observateurs et, bientôt, le grand public, à découvrir avec horreur que la napalm, cette essence gélifiée qui portait la mort enflammée, fut une arme utilisée lors du conflit franco-algérien. Certains ont même ajouté : finalement, nous avions fait la même chose en Algérie que, plus tard, les Américains au Vietnam. 
Mais la terre vietnamienne n’a pas attendu les sinistres B.52 US pour connaître l’horreur du napalm. Il y a bien longtemps que ses fils avaient reçu cet enfer du ciel, lancé par des avions… français. 
Prévert, peut-être le premier, avait lancé un cri d’alarme, dès 1953 :
« Cependant que très loin on allume des lampions
des lampions au napalm sur de pauvres paillotes
et des femmes et des hommes des enfants du Vietnam
dorment les yeux grands ouverts sur la terre brûlée… »[1]
Et c’est l’un des héros de la saga militaire française du XX è siècle, le général (fait maréchal à titre posthume) de Lattre qui a été le père de cette utilisation. Père honteux ? Père caché ? Non pas.  De Lattre est nommé commandant en chef du Corps expéditionnaire français en Indochine le 6 décembre 1950, au lendemain d’un premier désastre, dit de la RC 4 (route Cao Bang-Lang Son), au nord-Tonkin. Ses premières instructions, début janvier 1951, rapportée avec ferveur par Lucien Bodard, sont les suivantes : « … que toute la chasse y soit, que cela mitraille, que cela bombarde. Du napalm, du napalm en masse ; je veux que, tout autour, ça grille les Viets »[2] (on ne disait pas, alors, Vietnamiens, c’eût été trop d’honneur, pour nommer l’adversaire).   
 Il n’a pas à attendre longtemps. Dès la mi-janvier, un nouveau choc a lieu avec les troupes Viet Minh, près de Vinh Yen, toujours au Tonkin. S’il faut donner une date d’apparition du napalm au Vietnam, c’est donc celle-ci : 15 janvier 1951 (nous sommes donc huit années pleines avant l’intrigue de l’Ennemi intime). Le correspondant du Monde, Charles Favrel, décrit alors le spectacle : « La bataille fait rage. Les “King Cobra“ et les “Hélicat“ rasent les crêtes, et le terrifiant napalm anéantit une brigade ennemie »[3]. Terrifiant : Favrel a utilisé le mot approprié. Il suffit de lire les Mémoires des combattants vietnamiens d’alors, lorsqu’ils découvrirent les effets du napalm, pour en être convaincus.
 Là où Favrel a du mal à cacher son horreur, Bodard, toujours lui, ne peut masquer une certaine  jubilation : « Tout à coup jaillit une énorme boule de feu, un soleil couleur de corail. On dirait qu’elle sort de la terre elle-même, mais elle dégringole vers le bas, elle se répand comme une nappe sur tout un flanc. En quelques secondes, tout est embrasé, tout est léché par une langue de feu ; et puis il ne reste plus que des colonnes d’énormes fumées grasses et noires. Il n’a pas fallu une minute pour que la “chose“ brûle la colline entière – et alors je comprends. C’est le napalm. Je viens d’assister à son premier jet, à la première mousson du liquide incandescent en Indochine (…). Maintenant le napalm règne sur tout le paysage – volutes rouges et tourbillons noirs. C’est comme si de monstrueuses orchidées de mort avaient fleuri partout. Les crêtes surtout ne sont plus que des tas d’incandescence. Et les bouffées de vent apportent l’odeur du cramé. Là où il y avait la nature, dans sa verdoyance, il ne reste plus que des taches calcinées où plus rien ne brûle, ou même plus rien ne fume – la paix du feu. Je redescends encore une fois du mirador. Les aviateurs, à leurs micros, clament que les flammes ont couru plus vite que les Viets, elles en ont rattrapé et englouti des centaines, des milliers peut-être. Ils ont vu des hommes s’enfuir et être happés par derrière – ils continuaient encore à courir quelques mètres, torches vivantes qui s’éteignaient en quelques secondes »[4].
 Dès lors, cet usage ne cessera plus. A chaque fois que le Corps expéditionnaire fut en difficulté – et il le fut de plus en plus – le napalm fut l’arme suprême. Jusque et y compris à Dien Bien Phu.
 Ce qui n’arrêta évidemment pas le cours des choses.
Mais il n’est pas inutile de rappeler à cette France en voie de sarkoïsation, fière de ses valeurs, fière de son passé colonial, que le feu tricolore tua souvent et  marqua bien des peaux indigènes.       



[1] Poème de 1953, in La pluie et le beau temps, Paris, Gallimard, Coll. Le Point du Jour, 1955

[2] Instructions données au général Hartemann, commandant en chef de l’aviation du corps expéditionnaire ; cité par Lucien Bodard, La guerre d’Indochine, Vol. IV, L’Aventure, Paris, Gallimard, 1967

[3] 22 mars 1951.

[4] Ouvrage cité.

L'ACCA au congrès du Front Polisario
Quand l' ACCA m'a confié la mission de la représenter au congres du Front Polisario du 12 décembre 2007, -j'ai hésité un instant avant de donner mon accord. Je ne m'attendais pas à un voyage aussi pénible et je ne suis pas près d'oublier les 60 km de désert chaotique en Land Rover et les conditions d'hébergement. Je suis arrivé rnalgré tout à Tifariti, lieu de la tenue du congrès, un bled perdu dans le désert à 4 500 km de Paris coincé entre la frontière mauritanienne et le mur de la honte construit par le Maroc. J'ai assisté seulement à  l'ouverture du congrès (les délégations étrangères n'ont pas été invitées à en  suivre les débats).
Tous les congressistes sont accueillis dans une très grande salle. Sous le mot d'ordre "Combat généralisé pour imposer la souveraineté et l'indépendance" du Sahara occidental occupé par le Maroc, 1725 délégués hommes et de très nombreuses femmes, ont élu à l'unanimité une liste de militants présentés par le Front pour diriger les travaux du congrès.  Un vétéran de la guerre d'indépendance, Hama Salama est élu comme président Et, très important. 250 invités étrangers étaient au rendez-vous et notamment : pour l'Afrique, le parti Communiste d'Afrique du Sud très remarqué, des représentants de Mauritanie, du Sénégal, du Mozambique, de Sao Tomé et une importante délégation algérienne (50 personnes) avec à sa tête Réda Malek, ancien ministre, accompagné d'un responsable du FLN, et de partis démocratiques. Pour l' Europe, le Parti Communiste Français, le parti Communiste Portugais, de nombreuses associations espagnoles et italiennes et aussi des ONG. Pour l'Amérique latine, le Parti Communiste de Cuba. des représentants de Bolivie dont un représentant personnel d' Evo Morales, des représentants du Venezuela, du Chili, de l'Uruguay et du Mexique.
Dès l'ouverture du congrès, le président Hama Salama a remercié toutes les délégations étrangères en les citant une à une. J'ai remis la résolution de l'ACCA. Après les remerciements des délégations étrangères, la parole a été donnée au secrétaire général du Front Polisario. Mohamed Abdelaziz.
Dans une longue déclaration de plus de deux heures,  il a retracé la politique menée jusqu'à ce jour en dénonçant sans ambiguité la politique coloniale du Maroc, l'accusant de tergiverser  dans les négociations en cours et surtout dénonçant la répression barbare (le l'armée marocaine menée dans les territoires occupés contre les Sahraouis. D'autre part il a dénoncé et critiqué les nombreuses insuffisances de I'organisation et demandait à toutes les instances de direction et aux militants de reprendre les choses en main. Il a rendu un vibrant hommage auz femmes sahraouies. Mais ce congrès a aussi défini une nouvelle stratégie de lutte pour pour la poursuite du combat de libération nationale du Sahara occidental et pour qu'il retrouve son indépendance totale. Il a très peu employé le mot autodétermination. Il a surtout parlé de la reprise de la lutte armée et du renforcement de I'intifada dans les territoires occupés. Il a été très applaudi par les congressistes chaque fois qu'il abordait ce sujet. Les déclarations du secrétaire général du Front Polisario affirmèrent sans ambiguïté : « que le peuple sahraoui ne lâchera pas ses droits, quelles que soient  !es manoeuvres  . Il a dénoncé les puissances qui soutiennent la position du Maroc de large autonomie sous sa souveraineté et les appelant à jouer un rôle plus positif. Ce fut un discours très offensif et surtout, de remobilisation des militants en vue de la reprise des combats.
Toutes les délégations étrangères ont apporté un soutien déterminé et sans ambiguïté au combat du peuple sahraoui pour retrouver son indépendance et plus particulièrement aux responsables du Front Polisario. Un point particulier, après l'intervention de Réda Malek, le chef de la délégation algérienne, prenant une position ferme en faveur de l'indépendance totale du Sahara occidental.
Au final, les congressistes ont approuvé toutes les orientations politiques du secrétaire national. Mais surtout ce qui détermine ce congrès et qui change la donne, les 1725 délégués se sont prononcés à l'unanimité pour la reprise de la lutte armée. La déclaration finale adoptée par les congressistes avertit les autorités marocaines que, si elles persistent dans leur position d'autonomie sous leur souveraineté, le Maroc en tant que puissance occupante, assumera pleinement les conséquences de l'échec du processus de négociations et en conséquence de quoi, la reprise de la lutte armée. Pour prévenir  le Maroc que ce ne sont pas des décisions prises à la légère, les congressistes ont décidé de donner la priorité à  l'armée de libération sahraouie en lui fournissant ce dont elle a besoin moralement  et d'augmenter ses capacités de défense.
Cependant le congrès a laissé une porte ouverte aux autorités marocaines et a assuré que la priorité pour l'instant, est à la Solution pacifique et aux négociations, mais celles-ci doivent être limitées dans le temps et il n'est pas question d'attendre encore une année. Cela dépendra de la volonté du Maroc de vouloir trouver une solution à ce  conflit.
Voici quelques observations pour attirer l'attention sur l'urgence d'une solution rapide  à cette guerre injustemenée contre le peuple sahraoui : j'ai séjourné  plusieurs jours dans les camps de réfugiés sahraouis, j' ai eu de nombreur contacts avec les responsables et en particulier j'ai été invité autour d'un couscous par une brigade de jeunes (filles et garçons, moyenne d'âge entre 20 et 30 ans). La situation des réfugiés est très préoccupante. Ils n'ont rien, ce sont des populations délaissées par tout le monde et dépendant uniquement d'une aide internationale très insuffisante. Seules leurs convictions politiques et l'espoir d'une libération prochaine de leur pays leur donnent le courage de résister et de supporter toutes ces souffrances.
Un point particulier : j'ai été reçu pendant trois quart d'heure par le ministre de la coopération sahraoui. A cette occasion, j'ai présenté l'ACCA en définissant ses objectifs politiques. D'autre part, j'ai eu également de nombreuses discussions avec le chef du protocole sahraoui.
Georges Perlès


HOMMAGE A CLAUDE DESPRETZ
Né en 1931, notre ami et camarade a passé sa première jeunesse au milieu des mines de potasse dans le Haut-Rhin où son père travaillait . Chassée d'Alsace en 1940 par les nazis, sa famille doit se réfugier dans le Pas-de-Calais, où il faut rechercher du travail et un logement dans des conditions difficiles. Après des études brillantes, il est nommé professeur d'Education physique au collège Condorcet à Lens, recueillant la sympathie et l'estime de ses collègues et élèves.
Devenu membre du Comité départemental pour la solution pacifique des problèmes d'Afrique du Nord, il est déjà accusé en mai 1956 de « Participation à une manifestation non déclarée ».
Sursitaire, marié, père d'un enfant, Claude, en juin 1957 apprend son départ prochain pour l'Algérie. Le 2 juillet il écrit dans une lettre au Président de la République les raisons de son refus de participer à cette guerre coloniale. Enfermé à la prison de Metz, son procès a lieu le 19 juin 1958. Il est condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal des forces armées de Metz pour s'être exprimé dans une lettre à Monsieur le Président de la République.
Toute sa vie Claude est resté fidèle a ses convictions. Il a adhéré dès sa constitution à l'ACCA et il était membre de son Conseil national. Il a écrit plusieurs articles dans notre journal Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hui . Il fut l'initiateur de la campagne de pétitions que notre Association a organisée pour soutenir les jeunes soldats israéliens qui refusaient de servir dans les territoires occupés de la Palestine et qui étaient emprisonnés eux aussi.
Malheureusement, Claude Despretz vient de nous quitter.
A son grand regret, il ne pouvait plus lire ces dernières années. Il est décédé après une longue maladie qui l'a empêché ces derniers mois de continuer la lutte qu'il a menée toute sa vie pour le bonheur et la paix.
La meilleure façon de lui rendre hommage est, pense, de continuer tous ensemble son combat pour un monde de paix meilleur et plus Juste.
Adieu Claude !
Au nom de notre Association nous assurons sa ta­mille de nos sentiment,, solidaires amicaux et affectueux.
Alban Liechti


COTISATIONS

Juste un petit mot concernant les cotisations de l'ACCA pour 2008. Deux mois après la diffusion des nouvelles cartes 2008, plus d'un tiers de nos adhérent(e)s nous ont versé leur participation et nombreux avec générosité. Nous voulons leur dire merci, et nous voulons également encourager les retardataires à faire un effort pour arriver à notre Assemblée générale de l'ACCA du samedi 17 mai 2008, Maison de la Vie associative, 28, rue Victor-Hugo à Malakoff, afin que nous puissions y annoncer la satisfaction d'avoir comblé la trésorerie pour mener à bien notre lutte anticolonialiste.
Trésorier : André Espi           Trésorier adjoint : Jean-Pierre Baudier


Notre ami Jean Galland publie ses
Témoignages sur l'Algérie de 1950 à 1974
Son quatrième livre Un parcours inachevé est paru cette année dans le cadre d'une promotion de ses 80 ans, ses livres sont proposés aux conditions suivantes :

Tome 1 - En Algérie du temps de la France         (1950-]y55)     20 € au lieu de 23 €
Tome 2- La tête ici, le coeur là-bas                     (1954- 1962)     20 € au lieu de 24 €
Tome 3 – L'indépendance,  un combat qui continue (1902 - 1974) 22 € au lieu de 25 €
Tome 4 - Un parcours inarhevé, dernière parution ( novembre 2007)  : 6,50 €
(Chaque tome existe en série très limitée.)
S'adresser à Jean Galland, La Hardelière, 37320 ESVRES


Bulletin périodique édité par l'Assoclation des Combattants de la Cause Anticoloniale.
28, rue Victor-Hugo, 92240 Malakoff. Téléphone : 0155480724. Fax : Ol 55 48 07 25. Internet : www.acca.free.fr
Directeur de la publication : Norbert Sestini. Commission paritaire n- 0902 G 79894.
Rédacteurs : les membres du Bureau. La rédactlon, soucieuse du pluralisme. laisse toute liberté aux auteurs.


le numéro de juin 2008

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