Pas un soldat français pour les guerres coloniales !
Jamais les Français n'auront été aussi bien informés que dans le monde d'aujourd'hui. C'est en tout cas le sentiment que la plupart de nos concitoyens partagent, assaillis qu'ils sont quotidiennement de tous côtés par un nombre incroyable d'informations de toutes sortes et sur tous les sujets. La pléthore en est telle que chacun peut vivre avec la conviction qu'il jouit, sans besoin d'un effort particulier, d'un accès illimité à la connaissance des problèmes de tous ordres qui intéressent son pays et le monde. C'est en tout cas cette idée que l'on développe et que peu de voix contestent.
Certes, ce que le lecteur ou l'auditeur trouve dans la plupart des quotidiens et revues, des bulletins de télé ou de radio peut lui donner le sentiment que rien de conséquent survenu en France ou dans le monde - et à quelque niveau que ce soit - ne peut lui échapper puisque tant d'efforts sont faits pour qu'à chaque minute du jour ou de la nuit, il est mis au courant de tout ce qui s'y passe. La réalité lui apparaît tout autre s'il veut s'interroger sur le contenu de ce qui lui est transmis. Il s'aperçoit alors que le plus important est passé sous silence ou réduit à peu de choses au profit de "ce qui fait vendre" et surtout de ce qui détourne l'esprit des grandes questions politiques et économiques auxquelles aucune véritable réponse n'est apportée. Il lui suffit d'ouvrir n'importe quel magazine ou de tourner le bouton d'un poste pour connaître les derniers détails de la vie privée du chef de l'État, de ses amours, de ses divorces, de ses croisières et de ses vacances offertes par des amis milliardaires, mais ce n'est que dans de rares et maigres échos de bas de page qu'il trouvera quelques bribes de vérité. Il lui faudra d'ailleurs les déchiffrer, pour en savoir un peu plus sur la politique que Nicolas Sarkozy entend mener à l'égard des peuples qui, hier colonisés, s'efforcent de sortir du sous-développement.
Il lui sera plus difficile encore de savoir quels ont été, par exemple, les engagements pris au cours des conversations officieuses tenues avec George W. Bush pour un plus large concours de la France à la poursuite des guerres d'agression en Irak, en Afghanistan et à la préparation en cours de celle programmée contre l'Iran. Si l'on a appris, par la bouche du Président, répondant aux revendications de millions de Français que celles-ci ne pouvaient être satisfaites puisque les "caisses étaient vides", il ne dira pas pourquoi elles sont miraculeusement pleines quand il s'agit de doubler les effectifs des troupes françaises déjà en Afghanistan. Ni non plus comment il trouve sans problème des milliards pour l'installation - à Abou-Dahbi, face à l'Iran tout proche - de la base militaire qu'au nom de la France, il s'est engagé à construire. C'est ce que Philippe Paraire rappelle justement dans ce même numéro. Mais combien de nos compatriotes en ont-ils seulement entendu parler ? Pas beaucoup plus sans doute que ceux qui savent que notre pays - en dépit de ses "caisses vides" - se dotera bientôt de six nouveaux et ultra-modernes sous-marins. Ils iront appuyer les forces de l'Otan pour maintenir ou ramener ici ou là un "ordre" qui, quelles que soient les appellations qu'on lui trouve, reste celui de l'exploitation néo-coloniale. Le même black-out couvre l'action de la France en Afrique, à commencer par ses récentes interventions au Tchad. Pourtant, là ou ailleurs, dans les moments "chauds", ses constantes ingérences se soldent d'une façon identique : par de nouveaux et sanglants massacres. Il est plus que temps, dans l'intérêt de tous les peuples - y compris du peuple français - de rompre avec cette politique, héritage de la honteuse époque coloniale.
Obtenir le retour en France des troupes françaises stationnées en dehors du territoire national et le démantèlement des bases militaires situées à l'étranger y contribuerait largement. Se battre sans désemparer avec l'appui de tous les anticolonialistes, de tous les hommes de paix et de progrès pour parvenir à cet ob jectif, c'est là la tâche urgente à laquelle l'ACCA se propose de contribuer.
Henri Alleg
Depuis que cet article a été écrit, on a fait beaucoup de bruit autour des déclarations de Nicolas Sarkozy en Afrique du sud annonçant une nouvelle politique de la France en Afrique, en particulier en ce qui concerne son aspect militaire. Propos que la plupart des observateurs ont accueillis avec beaucoup de réserves étant donné les contradictions si souvent relevées entre les engagements publics du Président et son action réelle. C'est là, pour tous les anticolonialistes, une raison supplémentaire de poursuivre le combat pour obtenir le retrait immédiat de toutes les forces armées françaises dispersées en Afrique et dans d'autres régions du monde.
Conseil National du Samedi 19 janvier 2008
La journée de débat a été très dense, nous avons parlé d'une façon approfondie de la situation internationale et de la vie de notre Association d'autant plus utile dans les circonstances d'aujourd'hui.
ACTIVITÉS 2006 DE L'ACCA
Création du site Internet - Aménagement dans notre nouveau local de la Maison de la Vie associative - Participation à la Fête de l'Humanite de la Région PACA à Marseille -Stand de la Fête de l'Humanité à La Courneuve - Soutien apporté au 14ème sommet des pays non alignés réunis à la Havane à Cuba. Débat pour la sortie du film Indigènes à Trappes dans les Yvelines.
ACTIVITÉS 2007 DE L'ACCA
Adresse à tous les adhérents pour recruter plus d'amis à notre Association - Adresse à tous les candidats aux élections présidentielles pour leur demander de condamner le passé colonial de la France. « L'abolition du libéralisme n'est pas seulement une question d'humanité et de justice sociale, c'est à brève échéance une question de survie de l'espèce humaine » - Participation comme chaque année à la remise du prix de mathématique Maurice-Audin, et la poursuite de notre action pour la connaissance de la vérité sur sa disparition - Demande au gouvernement d'indemniser les victimes civiles et militaires des essais nucléaires français effectués dans les colonies - L'ACCA a participé à l'hommage rendu au Palais de Chaillot pour les 100 ans de Germaine Tillon qui a initié la première rencontre avec le FLN pour négocier la paix en Algérie et qui est signataire de l'Appel des Douze condamnant la torture pendant la guerre d'Algérie et demandant son interdiction aujourd'hui - Participation à la Fête de l'Humanité avec un débat pour dénoncer le maintien de près de 10 000 soldats français sur des bases militaires hors du territoire national - A Malakoff. soirée pour la présentation, en partenariat avec la municipalité, du film Mon Colonel suivi d' un débat avec l'un des réal isateurs et la présence d'André Fillère, un des responsables de l'ARAC - Participation le 29 novembre 2007 à l'inauguration à Paris du Carrefour « Général Pâris de Bollardière ».
D' importantes avancées progressistes ont été réalisées dans le monde, notamment en Amérique du Sud. Les mêmes qui, hier, régnaient sur d'immenses empires n'ont pas renoncé à remettre sous tutelle économique, politique et militaire les pays qui avaient reconquis leur indépendance. Il n'est pas un jour où en Irak, en Afghanistan, en Palestine, en Afrique ou ailleurs ne se fasse entendre le tir des mitrailleuses et l'explosion de bombes qui font de nouvelles victimes par centaines ou par milliers. Le gouvernement français depuis l'accession de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la France joue un rôle de plus en plus négatif dans cette situation, apportant, comme en Afg'hanistan ou au Tchad, sa participation active aux agressions contre les peuples. En France même, l'application de la loi du 23 février 2005 et celle des lois anti-immigrés ayant recours aux test ADN et à l'immigration dite "positive" sont organisées officiellement contre les immigrés pour pouvoir les arrêter, les emprisonner et les expulser. Pour nous, il n'y a pas de débat possible sur les "aspects positifs" de la colonisation, celle-ci est un crime contre l'humanité !
Nous avons salué particulièrement la présence de nos amis Léo Figuères, Henri Martin, Alfred Gerson, Raphaël Vahé, Alain Ruscio. Le débat a fait ressortir qu'on ne parle pas assez de la guerre d'Indochine et du Viêt-Nam. Il est posible d'organiser un débat avec Heuri Martin et Alain Ruscio.
Depuis quelques années vingt huit interventions militaires françaises ont eu lieu dans les ex-colonies et à chaque fois elles font de nombreux morts. La France est la deuxième puissance interventionniste après les Etats-Unis. La France s'aligne sur la politique agressive des Etats-Unis pour préparer une nouvelle guerre mondiale, c'est une politiquc dangereuse !:
Nous avons débattu sur la nécessité de renforcer notre action pour faire connaître la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Il vient de tenir un congrès national avec 1725 délégués : Georges Perlès, membre de notre Bureau. y participait.
Les peuples d'Amérique du sud, après s'être débarassés de la plupart des dictatures, continuent le Combat pour leur indépendance politique et économique. Les plus grands succès sont réalisés au Vénézuela et en Bolivie.
Pour le peuple palestinien, dans notre débat, il est rappelé que la guerre dure depuis plus de 60 ans. 800 000 Palestiniens ont été chassés de leur pays, l' Etat palestinien est devenu un confetti de territoire ingouvernable dans lequel les gens meurent de faim et de soif ou sont tués par les tirs des soldats ou dans les bombardements.
La réconciliation acec le peuple algérien passe par la signature officielle d'un Traité de Paix mettant fin à la guerre avecdes accords plus précis que les seuls accords de cessez.-le-feu du 19 mars 1962.
Nous pouvons avoir des actions communes avec l'ARAC qui vient de fêter ses 90 ans. Nous pensons organiser ensemble un café-débat et peut-être certaines Conférences. Nos valeurs sont très pioches.
Notre Conseil national s'est déroulé dans une ambiance chaleureuse et prometteuse pour l'avenir. Les objectifs de l'ACCA sont présents dans l'actualité. Nous devons organiser prochainement une bonne Assemblée générale pour poursuivre le travail commencé.
Agissons tous pour gagner la Paix, la Justice et la I.iherté des hommes et des peuples.
Alban Liechti
UNE NOUVELLE CAMPAGNE POUR L'ACCA :
Exigeons le retour en France de toutes les troupes de l'armée coloniale !
Entre l'année 1962, marquée par l'évacuation militaire de la dernière colonie française d'Afrique, l'Algérie, et 2008, quarante six ans d'ingérence militaire se sont écoulés. Vingt-huit fois, c'est à dire en moyenne tous les dix-neuf mois, l'armée française est intervenue en action de combat sur le territoire de pays indépendants africains. A chaque fois, ces troupes coloniales ont provoqué de lourdes pertes. On ne saura jamais combien la guerre du Tchad aura fait de morts, ni les actions brutales répétées au Zaïre, en Centrafrique, au Congo, au Gabon, au Rwanda.
A chaque fois, il s'est agi de soutenir, de mettre ou de remettre au pouvoir des régimes amis, dont les grands intérêts français ont besoin pour tenir en respect les opposants locaux au pillage colonial des matières premières et des sources d'énergie. Au sens plein, clairement, il s'agit d'opérations coloniales menées par des troupes étrangères sur le territoire de pays indépendants.
Depuis presque un demi siècle, la férocité de ces mercenaires du colonialisme s'est exprimée, aussi bien par l'usage du napalm sur les colonnes rebelles, la destruction de campements et de récoltes, l'occupation des villages, que par l'assistance militaire directe aux interrogatoires musclés, ainsi que de nombreuses exécutions sommaires sur lesquelles existent de nombreux témoignages. Le coût humain de ces vingt huit agressions militaires est considérable : à côté des 250 à 600 hommes que l'armée française admet avoir perdus au cours de cette période, des milliers de pauvres gens, combattants ou non, ont été tués soit directement par les forces d'intervention, soit livrés aux autorités par l'action des services spéciaux français. L'un des rôles de l'ACCA est de tenter de faire connaître ce sanglant carnage colonialiste.
La première conséquence de cette brutalité, répétée sur près de cinquante ans, c'est la dégradation de l'image de la France en Afrique, aux plans culturel, politique et économique. Les jeunes africains d'aujourd'hui se détournent de la puissance tutélaire qui continue, de manière obsessionnelle, à vouloir préserver par la force ses derniers intérêts sur place. La jeunesse d'Afrique n'apprend plus le français, va dans les écoles anglaises et américaines. Les entreprises françaises perdent les marchés un par, un. Le «pré-carré» sera bientôt américano-chinois. La férocité des interventions militaires, la corruption générée par d'immenses bases et la présence permanente de troupes ont favorisé l'apparition d'une méfiance collective, quand ce n'est pas une franche hostilité à l'égard des plus simples touristes... Le rôle de l'ACCA est de dénoncer ces millions d'exactions qui ne peuvent qu'être un frein à l'amitié entre les peuples.
Quand au poids financier de ces opérations coloniales, inutile de chercher à en évaluer le prix. La plus complète opacité, au mépris des règles démocratiques, règne sur ce sujet. Finalement, on peut dire que depuis un demi-siècle, une fraction importante du budget militaire (entre le quart et le tiers) a été gaspillée dans le financement des opérations militaires et l'installation et l'entretien des bases permanentes (au Tchad, à Djibouti, pour les plus grandes). En 2008, entre 12 000 et 17 000 hommes sont installés sur ces bases opérationnelles, qu'elles soient fixes ou mobiles. Les matériels, à quoi il faut ajouter une masse salariale surgonflée par des primes distribuées à tout va, sont un poids considérable pour le budget de la nation : l'opération Manta en 1983 a coûté deux hôpitaux de centre-ville, avec les salaires des personnels de santé pendant dix ans. Licorne, depuis 2003 en Côte d'Ivoire, est un gouffre : combien de lycées, combien de routes ou de bureaux de poste sont ils laissés à l'abandon à cause de ces dépenses somptuaires ?
L'arrivée à la présidence de Nicolas Sarkozy marque une étape nouvelle, celle de l'alignement complet de la politique extérieure de la France sur celle des Etats-Unis, une véritable instrumentalisation de la capacité d'intervention militaire française est en train de s'établir.
L'ancienne et relative autonomie d'action dont faisaient preuve les gouvernements français depuis 1958 laisse place à une franche réintégration dans le dispositif impérialiste mondial mené par les Etats-Unis. Amorcée avec l'attaque contre la Serbie, après la participation neuf ans plus tôt à la première guerre du Golfe, renforcée sous Chirac avec l'intégration des troupes françaises dans l'attaque contre l'Afghanistan en 2001, cette intégration avait reçu un coup au moment du veto français contre la seconde invasion de l'Irak en 2003.
Mais le virage Sarkozy, amorcé dès son élection, officialise la vassalisation de nos troupes : désormais l'armée coloniale française ira là où les Etats-Unis lui diront d'aller, là précisément où l'armée américaine redoute de se rendre : au Liban, face au Ezbollah et à la Syrie, au Tchad, face au Soudan, soupçonné de djihadisme . Enfin, face à l'Iran, sur l'émirat d'Abou Dabi, Sarkozy prétend implanter une base française de 15 000 hommes à partir de 2011, afin de parfaire l'action militaire de «prise en tenaille» de ce pays. De l'Irak au Koweit au Nord, à la base de Dahran en Arabie Saoudite, la longue chaîne des bases américaines sera renforcée au sud par la base d'Abou Dabi, qui tiendra en respect la moitié méridionale du territoire iranien, couvert à l'Est par le dispositif allié en Afghanistan. Or, depuis septembre 2007 la France dispose de deux bases en territoire afghan (ce n'était pas le cas du temps de Chirac), destinées officiellement à entraîner l'armée afghane en guerre contre les talibans.
Qui pourra dire que ce dispositif d'encerclement n'est pas agressif ? En d'autres temps, pour une seule base de fusées installée à Cuba à 300 km de Miami, le Président Kennedy menaça l'URSS du feu atomique. Actuellement, aucune grande ville d'Iran n'est située à moins de 250 km d'une base hostile, sauf Chiraz. Ce sera chose faite dès que la France aura construit sa base d'Abou Dabi, pour laquelle le président Sarkozy a signé les contrats au cours de son récent voyage au Proche Orient en décembre 2007.
Par ailleurs, l'apparition d'un style de gouvernement autocratique, doublé d'une vision aventuriste des relations internationales doit éveiller l'attention de tous les anticolonialistes. L'alignement politique sur la stratégie américaine fait courir à notre pays un grand danger, avec un niveau d'implication militaire de plus en plus grand.
Le caractère nouveau de la situation (le passage de la simple ingérence dans le «pré-carré africain» ; un statut de sous-traitant militaire de la stratégie américaine au plan mondial) impose à l'ACCA d'accentuer son combat anticolonialiste, plus que jamais d'actualité
Aucune colonisation ne pouvant se faire sans troupes coloniales,
l'ACCA, réunie en conseil national,
1. Exige le démantèlement de toutes les bases militaires françaises à l'étranger, et le retour de toutes les troupes de l'armée coloniale installée sur ces diverses bases
2. Refuse toute nouvelle construction ou renforcement de bases françaises en territoire étranger.
3 Refuse la réintégration militaire de la France dans la stratégie des Etats-Unis
4 Exige que toutes les actions extérieures militaires soient discutées au Parlement et soumises au vote, et non plus laissées à l'appréciation et à!a décision d'un seul homme.
L'Association des Combattants de la Cause Anticoloniale exige du gouvernement français qu'il cesse immédiatement de soutenir militairement les régimes alliés des grands intérêts français et étrangers qui appauvrissent les pays anciennement colonisés, en retirant toutes les troupes françaises qui se trouvent en dehors du territoire national, en démantelant, sans les livrer à qui que ce soit, toutes les bases actuellement opérationnelles à l'étranger, et en renonçant à la création de toute nouvelle base, comme celle d'Abou Dabi. L'ACCA exige que toutes les opérations militaires actuellement décidées par le seul Président de la République soient présentées, discutées et soumises aux voix, devant la présentation nationale, au Parlement.
L'ACCA demande à tous les élus de soutenir cette initiative partout où ils le pourront.
INDOCHINE-ALGERIE :
Du bon usage colonial du napalm
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