Une progression encourageante de l’ACCA…
L’actualité, multiple et complexe, conduit les anticolonialistes que nous sommes à nous interroger souvent sur le présent et le proche avenir.Les guerres contre les
peuples d’Irak, d’Afghanistan, de Palestine, continuent de faire
d’innombrables victimes. Des pays comme l’Iran, la Syrie, Cuba,
la Corée du nord, sont menacés du même sort. De
nombreux peuples en Afrique, en Asie, en Amérique latine,
connaissent des situations dramatiques du fait du pillage et des
ingérences des multinationales avides de profits. Ces mêmes
multinationales sont à l’origine des régressions
sociales et des atteintes aux libertés dont sont victimes les
peuples des pays développés.
En France la chasse
aux immigrés est devenue un thème privilégié
des campagnes électorales des candidats réactionnaires.
Les expulsions se multiplient, particulièrement vers
l’Afrique. Le racisme gagne du terrain. Le refus de condamner le
passé colonial de la France et la réhabilitation
scandaleuse des assassins de l’OAS, sont toujours d’actualité
en dépit des protestations des démocrates et
progressistes.
Parallèlement
on assiste à une opposition grandissante des peuples.
L’évolution de la situation politique en Amérique
latine soulève de grands espoirs. En Irak, en Afghanistan, en
Palestine, les agresseurs impérialistes sont de plus en plus
en difficultés. Les résistances aux diktats
colonialistes en Afrique et en Asie se font plus fortes et plus
déterminées. Le mouvement anti-guerre se développe
dans le monde, y compris aux Etats Unis où l’Administration
Bush est en difficulté.
L’ACCA apporte
modestement sa contribution à la lutte mondiale contre le
colonialisme et pour la paix. Les « soldats du refus »
de la guerre d’Algérie, membres du Bureau national de
l’Association, ont adressé une lettre de solidarité
et de soutien à Ehren WATADA, lieutenant dans l’armée
américaine, menacé de 4 ans d’emprisonnement pour
avoir refusé de faire la guerre au peuple irakien. Ils
continuent en cela le soutien apporté à leurs camarades
israéliens condamnées pour leur opposition à la
guerre contre le peuple palestinien.
Notre Bureau national,
qui s’est renforcé de l’apport de plusieurs camarades
jeunes et actifs, prépare des manifestations communes avec
d’autres organisations antiracistes et anticolonialistes comme
l’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) ou
l’AFASPA (Association Française d’Aide et de Solidarité
avec les Peuples d’Afrique) et sa revue « Aujourd’hui
l’Afrique » ou encore « les Amis d’Alger
Républicain ».
Des décisions
ont été prises également pour améliorer
la présentation et le contenu de notre bulletin intérieur.
Nos adhérents pourront trouver aussi de nombreuses
informations sur notre site informatique qui s’enrichit chaque
jour.
Enfin,
on peut regretter que la campagne électorale qui se termine
n’ait pas donné lieu de la part des candidats et des médias
à des prises de position sur des problèmes aussi
importants que le passé colonial de la France, son activité
actuelle en Afrique, et l’avenir des relations avec ses anciennes
colonies.
L’ACCA continuera
inlassablement son activité militante pour que le combat
anticolonialiste, plus indispensable que jamais, reste d’actualité.
J. Molina
Alain Ruscio, historien membre du CN de l'ACCA
À l’occasion des hommages nombreux qui seront rendus à Lucie Aubrac,
les projecteurs seront surtout braqués - et c’est bien naturel - sur
son action héroïque durant la Seconde Guerre mondiale. Mais sa vie
citoyenne ne s’est pas achevée au moment de la capitulation de la bête
immonde du nazisme. Avec son mari Raymond, elle s’est durablement et
continûment, c’est moins connu, engagée aux côtés des peuples
coloniaux, en particulier du peuple vietnamien. Dès 1946, lors du
voyage officiel de Ho Chi Minh en France, elle est sensibilisée à la
personnalité et au message de ce petit homme frêle qui, l’un des
premiers, a osé signifier au colonialisme français que son règne
s’achevait. L’Oncle Ho, peu sensible aux honneurs d’une réception
officielle, choisit de venir loger chez les Aubrac. C’est là que,
durant toute la conférence de Fontainebleau, Ho Chi Minh recevra, dans
le calme (et la discrétion !) ses invités politiques.
La guerre d’Indochine commencée, Lucie Aubrac participe
aux luttes du peuple français. On la retrouve, par exemple, dans le
combat pour la libération d’Henri Martin, où elle met son prestige dans
la balance. Elle est un élément actif des Comités pour la libération du
jeune marin emprisonné, elle participe à des meetings. Début 2004
encore, lors d’une journée d’études tenue à l’occasion du cinquantième
anniversaire de la libération d’Henri Martin, Raymond Aubrac avait
accepté de présider la séance inaugurale et Lucie avait, aux côtés
entre autres de Madeleine Riffaud, figuré dans le prestigieux comité de
parrainage (1).
Au moment où la nation va lui rendre un si mérité et si
évident hommage, il est utile de souligner le lien indissoluble entre
combat antifasciste et combat anticolonialiste que toute l’existence de
Lucie Aubrac illustra.
Que son mari, Raymond Aubrac, lui aussi ami de toujours du peuple
vietnamien, trouve ici l’expression de notre fidèle
amitié.
(1)Voir L’Affaire Henri Martin etla lutte contre la guerre d’Indochine, Paris, Éditions le Temps des Cerises, 2004.
Son ultime désir aura été de demander à figurer parmi les soutiens à la candidature de Marie-George Buffet. Un dernier hommage lui sera rendu par sa famille, ses proches, ses camarades, le samedi 10 février à 10 h 45, au crématorium de Luynes (Bouches-du-Rhône).
(*) Éditions L’Harmattan, 1986 (préface de Gilles Perrault).
Hommage à Gaston Donnat Samedi 10 février 2007
Monique Châtain au nom de l’ACCA
C’est en Algérie aussi qu’il rencontrera et épousera Liberté, fille de parents espagnols immigrés en Algérie, une famille marquée elle aussi par la soif de justice et de fraternité. Durant toutes ses années algériennes, Gaston Donnat se battra pour dénoncer le racisme, la misère, l’ignorance, la misère, les inégalités, l’exploitation dont étaient victimes la majorité d’un peuple dont les autorités, régnant depuis Paris, refusaient de reconnaître le droit à une vie libre et indépendante. Gaston Donnat exercera ensuite son métier d’instituteur au Cameroun où son refus de s’incliner devant les règles honteuses qu’imposait un système encore plus rétrograde et plus cruel que celui qu’il avait connu en Algérie, lui vaudra la haine et les persécutions de l’administration coloniale mais, en même temps, l’immense estime et la chaleureuse confiance des Africains. Il se retrouvera ensuite en A1gérie dans un pays qui se soulevait pour briser ses chaînes. Il est aussitôt aux côtés de ceux qui luttent pour l’indépendance, pour la paix et la compréhension entre tous les enfants du pays, entre les peuples français et algérien. Cela le conduira à être arrêté et interné au camp de Lodi. Plus tard, après avoir été, durant plusieurs années, membre de l’Assemblée de l’Union Française et être revenu dans l’Algérie indépendante, il se retrouvera en France où il poursuivra la lutte anticolonialiste.. Tout naturellement, il sera un des premiers à rejoindre notre association, l’ACCA, aux cotés d’Henri Alleg, un de ses très vieux amis dans le combat pour la l’indépendance et d’Alban Liechti, premier « soldat du refus », durant la Guerre d’Algérie, l’un et l’autre aujourd’hui à la tête de l’ACCA.
Permettez-moi de rappeler en relatant une simple anecdote, l’extraordinaire et toujours vivant souvenir que Gaston a laissé parmi les peuples aux côtés desquels il a combattu pour leur dignité et leur liberté. Il y a deux mois environ, nous recevions une lettre de lui, écrite avec difficulté mais nous ne nous doutions pas que c’était la dernière qu’il nous écrirait. Avec beaucoup d’émotion, il racontait qu’il avait tout récemment reçu la visite d’un Africain, d’un Camerounais plus précisément, qui était simplement venu le voir pour et lui dire que personne, dans son pays, n’avait oublié ce qu’il lui avait apporté et enseigné sur tous les plans et combien, il restait et resterait présent dans le cœur de chacun. Et, comme pour lui en apporter la preuve, le même lui révélait qu’à sa naissance, son père avait tenu à lui donner comme nom de baptême, celui de l’homme qu’il aimait et admirait plus que tout autre, celui justement de Gaston-Donnat.
Cette rare et profonde affection est aussi la nôtre et le nom de Gaston restera aussi et pour toujours inscrit dans nos cœurs et nos mémoires. Que Liberté, sa compagne admirable, que ses enfants, petits enfants et arrière-petits enfants, à juste titre si fiers de lui, que tous les siens soient assurés de notre profonde solidarité. Qu’ils n’oublient pas non plus que des millions d’hommes et de femmes poursuivront l’idéal que Gaston aura servi jusqu’à son dernier souffle, laissant à tous l’exemple exaltant de son profond humanisme, de son intrépide et clairvoyant combat au service des justes causes et de son inébranlable foi en l’avenir.
Merci pour tout cela, Gaston, et adieu.
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