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                        Association des Combattants de la Cause Anticoloniale                                    Agir contre le colonialisme aujourd'hui


L'ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hui), l’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de guerre) et le Collectif communiste Polex,

ont le plaisir de vous inviter à

une CONFÉRENCE – DÉBAT

                 animée par Aline PAILLER, journaliste

                  

VENDREDI 21 Novembre 2008
à 18 heures
Mairie du 2ème arrondissement
8, rue de la Banque
(métro : Bourse)


sur le thème:       
  PLUS UN SOLDAT FRANCAIS HORS DE FRANCE
   PLUS UNE BASE MILITAIRE FRANCAISE A L'ETRANGER

avec la participation de:

Francis ARZALIER, historien, secrétariat du Collectif Polex,
Philippe PARAIRE, enseignant, vice-président de l'ACCA
Raphaël VAHE, président de l’ARAC
 
Gilbert KOUESSI, responsable du Parti communiste du Bénin
Ali NDIAYE, représentant du Parti de l’Indépendance et du Travail - Sénégal
Mahmat ZANG-NEZOUNE, formateur-chercheur, représentant en France de l'Union Nationale Démocratique du Tchad
Maître Roland WEYL, Association Droit - Solidarité   

Chacune des interventions liminaires sera limitée à 5 minutes pour permettre un débat constructif avec la salle.
A l'issue du débat, des actions seront décidées en commun auprès des autorités (remise de pétitions, délégations…)

Avec l'ACCA : EXIGEONS LE RETOUR EN FRANCE DE TOUTES LES TROUPES DE L'ARMEE COLONIALE FRANCAISE

article paru dans le numéro d'avril de notre bulletin

Entre l'année 1962, marquée par l'évacuation militaire de la dernière colonie française d'Afrique, l'Algérie, et 2008, quarante six ans d'ingérence militaire se sont écoulés. Vingt-huit fois, c'est à dire en moyenne tous les dix-neuf mois, l'armée française est intervenue en action de combat sur le territoire de pays indépendants africains. A chaque fois, ces troupes coloniales ont provoqué de lourdes pertes. On ne saura jamais combien la guerre du Tchad aura fait de morts, ni les actions brutales répétées au Zaïre, en Centrafrique, au Congo, au Gabon, au Rwanda.

A chaque fois, il s'est agi de soutenir, de mettre ou de remettre au pouvoir des régimes amis, dont les grands intérêts français ont besoin pour tenir en respect les opposants locaux au pillage colonial des matières premières et des sources d'énergie. Au sens plein, clairement, il s'agit d'opérations coloniales menées par des troupes étrangères sur le territoire de pays indépendants.

Depuis 1962, vingt huit interventions militaires sanglantes de la France en Afrique.

Dans ce presque demi-siècle, la férocité des mercenaires du colonialisme s'est exprimée, aussi bien par l'usage du napalm sur les colonnes rebelles, la destruction de campements et de récoltes, l'occupation des villages, que par l'assistance militaire directe aux interrogatoires musclés, ainsi que de nombreuses exécutions sommaires sur lesquelles existent de nombreux témoignages. Le coût humain de ces vingt huit agressions militaires est considérable : à côté des 250 à 600 hommes que l'armée française admet avoir perdus au cours de cette période, des milliers de pauvres gens, combattants ou non, ont été tués soit directement par les forces d'intervention, soit livrés aux autorités par l'action des services spéciaux français. L'ACCA dénonce, fait et fera connaître ce sanglant carnage colonialiste.

Quel que soient les raisons et prétextes invoqués, nous n'acceptons pas l'intervention militaire de la France dans des pays qui ont déjà chèrement payé leur indépendance.

Un sanglant carnage qui remet en cause la place de la France en Afrique aux yeux des africains.

La première conséquence de cette brutalité, répétée sur près de cinquante ans, c'est la dégradation de l'image de la France en Afrique, aux plans culturel, politique et économique. Les jeunes africains d'aujourd'hui se détournent de la puissance tutélaire qui continue, de manière obsessionnelle, à vouloir préserver par la force ses derniers intérêts sur place. La jeunesse d'Afrique n'apprend plus le français, va dans les écoles anglaises et américaines. Les entreprises françaises perdent les marchés un par, un. Le «pré-carré» sera bientôt américano-chinois. La férocité des interventions militaires, la corruption générée par d'immenses bases et la présence permanente de troupes ont favorisé l'apparition d'une méfiance collective, quand ce n'est pas une franche hostilité à l'égard des plus simples touristes... L'ACCA dénonce, fait et fera connaître ces millions d'exactions qui ne peuvent qu'être un frein à l'amitié entre les peuples.

Nous ne pouvons admettre que la patrie des droits de l'homme foule aux pieds ces mêmes droits hors de ses frontières.

UN GOUFRE FINANCIER

Quand au poids financier de ces opérations coloniales, inutile de chercher à en évaluer le prix. La plus complète opacité, au mépris des règles démocratiques, règne sur ce sujet. Finalement, on peut dire que depuis un demi-siècle, une fraction importante du budget militaire (entre le quart et le tiers) a été gaspillée dans le financement des opérations militaires et l'installation et l'entretien des bases permanentes (au Tchad, à Djibouti, pour les plus grandes). En 2008, entre 12 000 et 17 000 hommes sont installés sur ces bases opérationnelles, qu'elles soient fixes ou mobiles. Les matériels, à quoi il faut ajouter une masse salariale surgonflée par des primes distribuées à tout va, sont un poids considérable pour le budget de la nation : l'opération Manta en 1983 a coûté deux hôpitaux de centre-ville, avec les salaires des personnels de santé pendant dix ans. Licorne, depuis 2003 en Côte d'Ivoire, est un gouffre : combien de lycées, combien de routes ou de bureaux de poste sont-ils laissés à l'abandon à cause de ces dépenses somptuaires ?

L'arrivée à la présidence de Nicolas Sarkozy marque une étape nouvelle, celle de l'alignement complet de la politique extérieure de la France sur celle des Etats-Unis, une véritable instrumentalisation de la capacité d'intervention militaire française est en train de s'établir.

ALIGNEMENT ATLANTISTE

L'ancienne et relative autonomie d'action dont faisaient preuve les gouvernements français depuis 1958 laisse place à une franche réintégration dans le dispositif impérialiste mondial mené par les Etats-Unis. Amorcée avec l'attaque contre la Serbie, après la participation neuf ans plus tôt à la première guerre du Golfe, renforcée sous Chirac avec l'intégration des troupes françaises dans l'attaque contre l'Afghanistan en 2001, cette intégration avait reçu un coup au moment du veto français contre la seconde invasion de l'Irak en 2003.

Mais le virage Sarkozy, amorcé dès son élection, officialise la vassalisation de nos troupes : désormais l'armée coloniale française ira là où les Etats-Unis lui diront d'aller, là précisément où l'armée américaine redoute de se rendre : au Liban, face au Ezbollah et à la Syrie, au Tchad, face au Soudan, soupçonné de djihadisme . Enfin, face à l'Iran, sur l'émirat d'Abou Dabi, Sarkozy prétend implanter une base française de 15 000 hommes à partir de 2011, afin de parfaire l'action militaire de «prise en tenaille» de ce pays. De l'Irak au Koweit au Nord, à la base de Dahran en Arabie Saoudite, la longue chaîne des bases américaines sera renforcée au sud par la base d'Abou Dabi, qui tiendra en respect la moitié méridionale du territoire iranien, couvert à l'Est par le dispositif allié en Afghanistan. Or, depuis septembre 2007 la France dispose de deux bases en territoire afghan (ce n'était pas le cas du temps de Chirac), destinées officiellement à entraîner l'armée afghane en guerre contre les talibans.

PAS DE NOUVELLE BASE D"ABOU DABI NI AILLEURS

Qui pourra dire que ce dispositif d'encerclement n'est pas agressif ? En d'autres temps, pour une seule base de fusées installée à Cuba à 300 km de Miami, le Président Kennedy menaça l'URSS du feu atomique. Actuellement, aucune grande ville d'Iran n'est située à moins de 250 km d'une base hostile, sauf Chiraz. Ce sera chose faite dès que la France aura construit sa base d'Abou Dabi, pour laquelle le président Sarkozy a signé les contrats au cours de son récent voyage au Proche Orient en décembre 2007.

Par ailleurs, l'apparition d'un style de gouvernement autocratique, doublé d'une vision aventuriste des relations internationales doit éveiller l'attention de tous les anticolonialistes. L'alignement politique sur la stratégie américaine fait courir à notre pays un grand danger, avec un niveau d'implication militaire de plus en plus grand.

Le caractère nouveau de la situation (le passage de la simple ingérence dans le «pré-carré africain» au statut de sous-traitant militaire de la stratégie américaine au plan mondial) impose à l'ACCA d'accentuer son combat anticolonialiste, plus que jamais d'actualité

Aucune colonisation ne pouvant se faire sans troupes coloniales, l'ACCA, réunie en conseil national,

1. Exige le démantèlement de toutes les bases militaires françaises à l'étranger, et le retour de toutes les troupes de l'armée coloniale installée sur ces diverses bases

2. Refuse toute nouvelle construction ou renforcement de bases françaises en territoire étranger.

3 Refuse la réintégration militaire de la France dans la stratégie des Etats-Unis

4 Exige que toutes les actions extérieures militaires soient discutées au Parlement et soumises au vote, et non plus laissées à l'appréciation et à!a décision d'un seul homme.

DEMANTELEMENT DE TOUTES LES BASES EXISTANTES


MOTION adoptée par le Conseil National de l'ACCA le 19 janvier 2008 :


L'Association des Combattants de la Cause Anticoloniale exige du gouvernement français qu'il cesse immédiatement de soutenir militairement les régimes alliés des grands intérêts français et étrangers qui appauvrissent les pays anciennement colonisés, en retirant toutes les troupes françaises qui se trouvent en dehors du territoire national, en démantelant, sans les livrer à qui que ce soit, toutes les bases actuellement opérationnelles à l'étranger, et en renonçant à la création de toute nouvelle base, comme celle d'Abou Dabi. L'ACCA exige que toutes les opérations militaires actuellement décidées par le seul Président de la République soient présentées, discutées et soumises aux voix, devant la représentation nationale, au Parlement.

L'ACCA demande à tous les élus de soutenir cette initiative partout où ils le pourront.


PETITION.

Avec l'Association AGIR CONTRE LE COLONIALISME AUJOURD'HUI (Association des Combattants de la Cause Anticoloniale) j'exige du gouvernement français qu'il cesse immédiatement de soutenir militairement les régimes alliés des grands intérêts français et étrangers, régimes qui appauvrissent les pays anciennement colonisés, en retirant toutes les troupes françaises qui se trouvent en dehors du territoire national, en démantelant, sans les livrer à qui que ce soit, toutes les bases actuellement opérationnelles à l'étranger, et en renonçant à la création de toute nouvelle base, comme celle d'Abou Dabi. Avec l'ACCA j'exige que toutes les opérations militaires actuellement décidées par le seul Président de la République soient présentées, discutées et soumises aux voix, devant la représentation nationale, au Parlement.


LA NOUVELLE BASE FRANCAISE D'ABU DHABI : UN MAILLON ESSENTIEL DE L'ENCERCLEMENT IMPERIALISTE DE L'IRAN


Toutes les grandes ville du nord de l'Iran ainsi que la capitale, Téhéran, sont sous le feu direct des bases américaines du nord de l'Irak. Le centre du pays est menacé par la base anglaise de Bassorah et le sud par les bases de la coalition en Afghanistan. C'est un fait : toutes les grandes villes iraniennes sont à moins de 400 kms d'une base de missiles.

Restent le grand sud et le détroit d'Ormuz (par lequel passent tous les pétroliers), qui seront à partir de 2011 sous le contrôle direct de la future base française d'Abu Dhabi. Avec ses 12000 hommes prévus, elle représentera à elle seule un effectif presque équivalent à la totalité du corps expéditionnaire engagé en Afrique. Dès ce moment, l'Iran sera totalement encerclé. Il est évident que ce blocage stratégique ne pourra avoir que de graves conséquences sur la paix du monde : on peut craindre soit une attaque concertée des forces impérialistes (dont la France), soit une riposte militaire désespérée de l'Iran.

La construction de cette nouvelle base extérieure n'est pas seulement ruineuse, elle est la marque de l'aventurisme politique et militaire du président Sarkozy.

C'est pourquoi les anticolonialistes français ont le devoir de mettre en alerte notre peuple sur les dangers de cette politique belliciste qui, de plus, transforme nos forces armées en troupes supplétives de la stratégie militaire américaine sans qu'aucun débat ni aucun vote n'aient lieu à ce sujet.

L'ACCA appuiera toute initiative destinée à porter un coup d'arrêt à ce projet irresponsable de la nouvelle base d'Abu Dhabi, danger pour la paix du monde.

iran encerclé


L'ARMEE FRANCAISE ENVOYEE DANS LE BOURBIER AFGHAN


Malgré les sondages qui indiquent que plus des deux tiers des personnes intérrogées se prononcent contre un implication plus profonde de la France dans le conflit afghan, le président Sarkozy a cédé aux exigences américaines : le corps expéditionnaire français a été porté en juillet à 1800 hommes et il atteindra en octobre 3000 soldats. La coalition impérialiste qui occupe militairement le pays demande à la France un effort supplémentaire de 5000 hommes pour les années 2009/2010, afin de poursuivre la relève, district par district des troupes américaines et canadiennes principalement, qui ont depuis 2001 perdu plus de 800 soldats. Du fait de son faible niveau d'implication, l'armée française, dans le même temps, sous l'administration Chirac, n'avait perdu que 14 hommes...


Mais désormais, la France est engagée dans une nouvelle guerre, sur ce terrain d'opération lointain qu'est l'Afghanistan : base après base, les trois couleurs remplacent la bannière étoilée, surtout dans les zones dangereuses de l'est du pays (la région de Kapisa, sous contrôle taliban, attend 700 soldats en renfort) et le sud (la zone de Kandahar, elle aussi aux mains de l'insurrection, plus de 1000 avant décembre).

La résistance tient déjà plus du tiers du territoire et gagne sans cesse du terrain. L'armée française n'a pas plus de chances que d'autres de gagner cette guerre. Si un coup d'arrêt n'est pas porté à cet enlisement dans une nouvelle guerre coloniale, on peut s'attendre à de très lourdes pertes et à des dépenses pharamineuses.

Car le budget militaire de la France ne diminuera pas, malgré les difficultés économiques actuelles. « L'enveloppe » ne cessera pas de croître. Seule « l'assiette » sera modifiée : les économies réalisées avec les nombreuses fermetures de casernes et les dissolutions de régiments serviront à renforcer les lignes budgétaires de cette ruineuse aventure extérieure.

Les anticolonialistes français doivent mener campagne pour mettre un terme à cette nouvelle guerre imposée sans vote ni débat, ni chiffrage, avant qu'elle ne se finisse comme celles d'Indochine et d'Algérie, dans la souffrance et dans la honte.

L'ACCA appuiera toute initiative destinée à faire démanteler toutes les bases françaises installées hors du territoire national, et pour faire revenir en France toutes les troupes placées en opérations extérieures, où que ce soit dans le monde.


retour des soldats d'afghanistan


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